Censure

Maison centrale. Charles Wright joue et perd

En ces temps troublés de la Transition, Charles Wright, le ministre de la Justice, a transformé la prison en une scène de théâtre où il joue son propre rôle. Il jongle avec les règles carcérales comme s’il était en train de perdre un match de football.

Lors d’un discours condescendant devant les gardes pénitentiaires, hier, Wright a jeté un éclair de vérité sur sa philosophie unique de la détention : « Si on met quelqu’un en prison, c’est pour ne pas qu’il soit d’abord en contact avec ses co-auteurs. C’est pourquoi on le prive. »

Pourtant, le bouillant magistrat avait précédemment donné une tout autre interprétation à sa vision de la justice derrière les barreaux, lors d’une intervention à la célèbre émission « Won kha yafen » de Djoma. On se rappelle qu’il avait parrainé un match de football au sein de la prison civile, avec fanfare et tout le tralala. Il avait même annoncé chez nos confrères la tenue d’un « spectacle géant » en décembre. Selon lui, « les prisonniers ne doivent être privés que d’un seul droit. Celui d’aller et revenir. À part ça, ils ont tous les autres droits que nous avons ». On se demande donc si, selon cette logique, les prisonniers n’ont pas le droit d’utiliser des téléphones portables en prison.

Beaucoup d’observateurs sont interloqués devant ce revirement. Certains accusent le ministre Wright d’être la source du chaos qui règne dans la prison civile. Ce n’est pas parce qu’il y a eu une évasion qu’il faut changer les règles du jeu qu’il a lui-même instaurées.

Lui qui s’est transformé en maître de cérémonie de la prison, au lieu de garantir une réelle réforme du système pénitentiaire.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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