Censure

Internet. Gaoual rassure : ‘‘Très rapidement les gens vont retrouver les usages habituels et normaux’’

Depuis plus de 40 jours l’internet et l’accès aux réseaux sociaux sont restreints en Guinée.  Ce jeudi 11 janvier 2024, Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes, télécommunications et de l’Economie numérique par ailleurs porte-parole du gouvernement a évoqué le sujet sur le plateau de la télévision nationale.  Selon lui, cette mesure est liée aux questions de sécurité nationale et économique. Mais il soutient que des ‘‘tests importants’’ sont en train d’être faits afin de libérer internet dans le pays. Ci-dessous un extrait de son intervention.

« Il y a beaucoup de supputations, beaucoup de commentaires. C’est une question toute simple. La question des réseaux sociaux, la question d’internet on peut la traiter en trois segments. Le premier le plus important c’est les questions de sécurité, ce n’est pas pour les maîtriser. Personne aujourd’hui, aucun État ne laisse l’ensemble de son système d’information sans maîtrise, sans comprendre, sans pouvoir le contrôler. C’est quelque chose qui est vital comme contrôler nos frontières, contrôler nos territoires, contrôler nos eaux territoriales, contrôler tout le pays. C’est important non pas pour restreindre mais pour avoir la maîtrise au cas échéant pour pouvoir réagir, c’est important. (…)

Sur le plan économique, l’Etat guinéen a débloqué des sommes importantes 235 millions de dollars pour construire ce qu’on appelle l’autoroute de l’information ici ou le backbone.  80% de la capacité sur ces réseaux sont absorbés par les applications des réseaux sociaux (WhatsApp, Facebook, Twitter, Instagram)… avec un chiffre d’affaires généré dans le secteur de plus d’un milliard deux cents millions de dollars annuellement sur lesquels l’Etat guinéen touche moins de 10%. L’Etat touche moins de 100 millions de dollars chaque année alors que la seule infrastructure permet de générer plus d’un milliard deux cents millions. C’est important, c’est très peu pour l’Etat guinéen. Il faut donc avoir une bonne maîtrise de l’utilisation, de la capacité de la consommation des données pour que l’Etat puisse accroître ces revenus issus de ça…

Nous sommes un pays, nous devons avoir des applications que nous contrôlons, que nous gérons non pas pour comme je l’ai dit tantôt, limiter ou empêcher l’expression de quelques libertés que ce soit mais l’Etat doit aussi pouvoir contrôler l’ensemble des applications qui sont dans ce pays. D’autres pays prennent des décisions plus radicales. Les États-Unis il n’y a pas très longtemps ont pris la décision d’interdire quasiment l’utilisation de Tik Tok sur leur territoire. Pourquoi ? Le gouvernement américain répond à des questions de sécurité nationale… nous travaillons pour mieux maîtriser ses applications et permettant nos concitoyens de continuer de jouir de l’internet librement et en toute sécurité. 

Des tests très importants sont en train d’être faits cela entraîne des désagréments pour nos concitoyens que nous comprenons mais très rapidement cela devrait être derrière nous aussi comme la crise de pétrole qui avait touché notre pays. Très rapidement les gens vont retrouver des usages habituels et normaux de ces applications et de l’internet. Les dommages, ils sont là, ils touchent tout le monde, la société ; l’Etat guinéen perd beaucoup d’argent parce que les applications des impôts, les applications interbancaires, les applications d’éditions de passeports, de cartes d’identités, tout est perturbé. Les Ambassades, les publics aussi, des entreprises qui ne vivent que de ça, le système d’enseignement à distance tout est perturbé. Nous faisons essentiellement le travail avec beaucoup d’efforts pour que tous ceci soit derrière nous rapidement. Ça devrait aller rapidement peut-être quelques jours, peut-être quelques semaines. Mais c’est récurrent, une fois qu’on aura fini peut-être que ce n’est pas interdit que les tests puissent continuer et que le mécanisme qu’on est en train de faire jusqu’à ce qu’on puisse roder tout ça. Mais rassurez-vous que les Guinéens auront l’usage habituel des réseaux,  mieux maîtrisé pour que chacun finalement puisse jouir de sa liberté sur ces segments »

Bhoye Barry pour guinee7.com

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