Censure

Elhadj Amadou à la barre : ‘‘Je ne l’ai pas violée, j’ai eu des relations sexuelles avec elle, je ne suis pas un imam’’

Les réquisitions et plaidoiries dans l’affaire du ministère public contre El Hadj Amadou Barry, qui officiait la prière dans une mosquée à Yimbaya dans la commune de Matoto ont eu lieu, jeudi 14 mars 2024 à la Cour d’appel de Conakry.  C’est Me Paul Lazare Bilemou, avocat de la partie civile qui a ouvert les débats.

L’avocat a tout d’abord commencé à rappeler à la Cour d’appel que le détenu avait nié les faits devant les officiers de la police judiciaire, devant le juge d’instruction et devant le tribunal criminel de Mafanco. “Je rappelle cela parce que je suis obligé de vous dire qui est ce monsieur. C’est un habitué, il a fait avec plusieurs jeunes filles”, a-t-il accusé. Donc, “la justice n’est pas seulement de prendre de décision. La justice c’est de rétablir la victime dans ses droits”.Pour cet avocat, l’aveu de l’accusé “confirme” la religion de la Cour qu’il y a eu viol sur DK lorsqu’elle avait “14 ans au moment des faits”. Donc, “le juge de première instance a fait une bonne application du code pénal”. C’est pourquoi “nous plaidons que ce jugement soit confirmé”.

Sur l’action civile, l’avocat de la plaignante outre la confirmation des 100 millions GNF de première instance, demande à la Cour d’”ajouter à la condamnation de monsieur Barry, 300 millions en faveur de DK, pour appel abusif. Il a fait un appel dilatoire…”

L’avocate générale, Josephine Lolih Tinkiano, prenant la parole au nom du parquet pour la réquisition, a déclaré que : “la justice doit avoir le but de décourager les auteurs des infractions.”

Après avoir rappelé les faits articulés contre El Hadj Amadou Barry, elle a estimé que la société a des valeurs sacrée et celui qui ‘‘devrait servir l’exemple est en train de transgresser ces valeurs”.

Pour tout, “nous vous invitons que de tels agissements soient condamnés. Nous requérons de confirmer la décision en instance. Pour les intérêts civils nous nous remettons à votre sagesse”.

Me Cécé Victorien Téa, avocat de l’accusé ne voit d’un bon œil la position du parquet et de la partie civile. “C’était des relations consenties parce que la femme a eu le temps de contrôler le corps de l’homme”, a-t-il expliqué après avoir déclaré que “ce n’est pas une mineure, c’est une femme qui peut attirer l’attention de tout homme “.

“On n’est pas devant un cas de viol, on est devant une relation consentie avec une fille âgée de plus de 15 ans non émancipée par le mariage. Donc, vous n’allez pas rentrer en condamnation de monsieur Barry. (…), il n’y a pas de contrainte, il n’y a pas de surprise, il y’a eu plusieurs contacts à plusieurs endroits”, a ajouté l’avocat.

Pour la répression il plaide auprès de la cour d’appliquer le code de l’enfant ou d’appliquer l’article préliminaire du code de procédure pénale ou des dispositions du code pénal qui permettent au juge d’interpréter les faits. De lui accorder aussi des circonstances atténuantes car, “ce n’est pas un récidiviste, c’est un père de famille”. “Condamné mon client au temps mis en prison”, c’est en ces termes, Me Cécé Victorien Téa a conclu sa plaidoirie.

Pour sa dernière intervention, l’accusé El Hadj Amadou Barry, a déclaré à la Cour : “Je suis très content de tout ce qui s’est passé… Je dis à la justice, je ne suis pas un imam, je ne suis pas candidat à être imam. Je n’ai pas accepté le cas de viol mais eu des relations sexuelles avec elle. Je demande à la justice de m’accorder la liberté, je vais prendre en charge l’enfant. Je vais apprendre de mes erreurs pour vivre bien dans la société”.

Le juge a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 28 mars prochain.

Bhoye Barry pour guinee7.com 

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