Censure

‘‘Être courageux ne suppose pas avoir une politique de confrontations et d’affrontements’’, conseille Charles Wright à son successeur

Alphonse Charles Wright a passé le témoin à son successeur Yaya Kaïraba Kaba dans la matinée de ce vendredi 15 mars 2024. En présence de leurs collègues ministres ainsi que de la famille judiciaire, le ministre entrant et sortant ont tenu leurs discours.

En prenant la parole, le nouveau ministre de la justice a décliné ses priorités qui sont entre autres, ‘‘le renforcement de l’efficacité et la performance des institutions judiciaire et pénitentiaire’’.

Quant au ministre sortant, il a rassuré son successeur de son accompagnement : « entre nous ce n’est pas une passation. Mais plutôt une démarche de continuité. Je me dis que quelque part, tout ce que j’ai eu à concevoir et à exécuter au sein de ce département a été le résultat d’un effort combiné de chaque membre du personnel ici, notamment vous en votre qualité d’inspecteur général des services judiciaire et pénitentiaire. Je reste et demeure à votre entière disposition ».

Avant de l’inviter à être courageux : « il sera mieux que je vous prodigue ces trois conseils pour que vous teniez bien le gouvernail. Le tout premier conseil mon doyen, c’est d’être très très courageux. Être courageux ne suppose pas avoir une politique de confrontations et d’affrontements, non. Mais ça signifie tout simplement assumer la plénitude de vos fonctions. L’une des premières : la mise en place de cette difficile politique pénale du gouvernement qui doit viser à assainir la moralisation de la vie publique. Parce que quand vous décidez de lutter contre cela, votre vie ne sera pas épargnée ; la vie de votre famille non plus… comme deuxième conseil, soyez courageux d’avoir auprès du patron (Le général Mamadi Doumbouya) Il tient à la justice, je vous prie de ne pas trahir sa vision. Sa vision c’est quoi ? En égrenant les motifs de sa prise de responsabilité du 5 septembre, il a été très clair : la banalisation de la gestion de la chose publique. Au départ tout le monde avait peur du bien public, il y a eu délaissement, on a pris notre responsabilité pour mettre en œuvre la politique pénale du gouvernement qu’il a tant voulue, on s’est heurtés à beaucoup de difficultés. Mais on n’a pas cédé. Ne cédez pas vous aussi. Courage de dire non quand c’est nécessaire et de protéger l’institution judiciaire ».

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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