Censure

Dossier Damaro et Cie. Les témoignages de deux responsables du CNT attendus

Amadou Damaro Camara, président de l’Assemblée nationale dissoute après le coup d’état du 5 septembre 2021, poursuivi avec d’autres membres de cette institution pour le détournement de 15 milliards de francs guinéens n’était pas présent dans la salle d’audience, ce lundi 29 avril 2024. Le parquet évoque des raisons sanitaires. Un de ses co-accusés, Michel Kamano, était également absent pour des raisons de santé.

Par rapport à la situation de Damaro, le substitut du procureur a révélé : « l’information vient de tomber. Nous même nous sommes étonnés. Nous avons appris qu’il aurait fait une crise ce matin et qu’il doit être à l’hôpital. »

Me Lancei Doumbouya, l’un des avocats de Damaro a sollicité, une nouvelle fois, sa mise en liberté. Il a dit craindre une situation similaire à celle de louceny Camara (un autre accusé dans le même dossier, mort en prison après de nombreuses demandes d’évacuation sanitaire infructueuses, ndlr). Il a estimé que son client possède toutes les garanties de représentativité pour bénéficier d’une liberté.

Quant à la situation de Michel Kamano, son avocat en donnant un document aux différentes parties, a fait savoir qu’à date son client, « ne peut prendre part au procès. Vu qu’au moment où je vous parle, il doit se faire opérer ».

Les avocats du prévenu ont sollicité qu’un mois lui soit accordé pour qu’il puisse se soigner et sortir de sa convalescence.

A ce niveau, l’avocat de l’Etat, Me Amadou Baben Camara, a exprimé sa peur que les prévenus ne retardent cette affaire.

Pour lever des « zone d’ombres » qu’il pense persister dans cette affaire, le substitut du procureur a demandé à la cour de faire venir à la barre des techniciens, à savoir : un technicien de L’IGE (inspection générale de l’Etat) et un contrôleur financier de l’assemblée nationale. Pour lui, il s’agit d’un moyen pour comprendre la gestion du budget de l’assemblée et des 15 milliards de francs guinéens. Il a affirmé que le prévenu Amadou Damaro Camara n’a pas donné assez de précisions sur ces sujets.

Me Lancei Doumbouya, l’un des avocats de Damaro, a dit ne pas s’opposer à cette démarche mais souhaiterait plutôt la commission d’une expertise. Il a aussi fait constater qu’il n’est pas opportun que les experts de l’IGE qui relèvent de l’Etat, une partie au procès, soient commis à cette tâche.

Quant à Elhaj Mohamed Kounta, avocat de Michel Kamano, il a aussi voulu que l’expertise demandée ne porte que sur les 15 milliards de francs guinéens.

Après environ 30 minutes de suspension, le juge Youcouba Conté a rejeté la demande de mise en liberté formulée par les avocats de Damaro, ordonné les comparutions en guise de témoins de Saa Leno et Aissata Diallo, respectivement directeur financier et comptable et trésorière du conseil national de la transition.

Il a renvoyé l’affaire au 13 mai 2024.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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