Dans la préfecture de Mamou, la délivrance des actes de naissance ne se fait pas seulement à la mairie : les centres de prestation de service (cybers) les délivrent également, moyennant de l’argent. Une pratique courante et lucrative au mépris des mesures imposées.
Malgré les mises en garde répétées des autorités de transition contre la falsification de documents administratifs, plusieurs services d’imprimerie continuent de délivrer des actes de naissance en toute illégalité.
Rencontrée au centre-ville, extrait de naissance en main, cette citoyenne qui requiert l’anonymat a accepté de se confier : « Je viens d’un cyber, dont je préfère taire le nom, où j’ai fait mon extrait de naissance. Beaucoup de gens le font. Chaque copie coûte 15 000 francs guinéens, et la photocopie revient à 500 francs », a-t-elle révélé.
Selon notre interlocutrice, la lenteur du processus de recensement et le manque de formulaires sont les principales raisons qui poussent les citoyens à se tourner vers cette pratique jugée illégale.
« Cela fait trois jours que je me rends au bureau de recensement sans succès. J’ai constaté que plusieurs personnes ont obtenu leur acte de naissance via ces cybers avant de se faire recenser. J’ai donc fait pareil, moyennant 15 000 francs », a-t-elle indiqué.
Elle n’est pas seule, à Mamou, nombre de citoyens ont fait recours aux centres de prestations de services pour se procurer le précieux sésame. Des gérants de cybers que nous avons approchés pour des fins de vérification n’ont pas daigné répondre à nos questions, arguant « ne pas être au courant ».
Les documents délivrés portent des cachets et signatures frauduleusement attribués à l’état civil de la mairie de Mamou, ce qui pose un sérieux problème de crédibilité administrative.
Ci-dessous, une copie délivrée par un cyber
À la mairie, on réitère la « gratuité totale » des documents administratifs. Les autorités communales promettent de sévir contre la falsification des documents administratifs. Elles invitent les citoyens à coopérer afin de mettre la main sur les auteurs présumés de ces pratiques illégales.
Mamadou Alpha Keita pour guinee7.com