Le Gouvernement guinéen a tenu, ce jeudi, une conférence de presse dédiée à l’assainissement du cadastre minier national. Animée par le Général Amara Camara, Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, et Ousmane Gaoual Diallo, Ministre et Porte-parole du Gouvernement, cette rencontre visait à expliquer les motivations derrière le retrait de plusieurs permis miniers à travers le pays.
Prenant la parole, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a mis en avant la volonté des autorités de réformer en profondeur la gouvernance du secteur minier, longtemps entaché par des pratiques peu transparentes. « La Guinée regorge de ressources — plus de 40 milliards de tonnes de bauxite, 20 milliards de tonnes de fer, ainsi que d’importantes réserves d’or, de diamant, de cuivre… Pourtant, ces richesses n’ont que très peu profité aux populations. Il est temps de tourner la page de la spéculation et du désordre », a-t-il déclaré, soulignant que cette réforme s’inscrit dans le cadre plus large de la refondation de l’État.
À sa suite, le Général Amara Camara a précisé que les retraits de permis miniers étaient motivés par de graves manquements au Code minier. Selon lui, cette opération vise à mettre de l’ordre dans un cadastre longtemps resté opaque : « Tout le monde parlait des mines en Guinée, mais personne ne savait réellement ce qu’il en était du cadastre. Un travail de nettoyage a été lancé, et les premiers résultats sont visibles. »
Parmi les premiers titres concernés figurent les permis de Kébo et de Guiter, pourtant signés sous l’ère du CNRD. « Le Chef de l’État a montré l’exemple en annulant des permis qu’il avait lui-même validés », a-t-il ajouté.
L’opération d’assainissement s’est ensuite étendue à 51 permis de concession d’exploitation industrielle et semi-industrielle, ainsi qu’à une centaine de permis de recherche. Près de 90 autres permis sont également en cours d’évaluation, avec l’objectif de les reverser dans la réserve stratégique de l’État.
Cette mesure, que certains jugent « massive », a été défendue par le Général Camara comme une étape nécessaire pour mieux encadrer l’usage des ressources naturelles, en particulier dans les zones isolées. « Ces richesses appartiennent à la Guinée et doivent bénéficier à tous. Les permis reversés pourront être réattribués à des investisseurs sérieux, dans le strict respect des règles. »
Enfin, le ministre a rappelé le cadre légal de cette réforme, en citant plusieurs dispositions du Code minier — notamment les articles 3, 34, 77, 82, 88 et 99 — sur lesquels reposent les décisions de retrait. « La loi n’exige pas que les motifs de retrait soient indiqués sur le document du permis, mais ceux-ci doivent être fondés. C’est le cas pour tous les titres concernés, qui présentaient des irrégularités flagrantes. »
Focus de guinee7.com