Le 30 mai, la ministre de la Pêche, Fatima Camara, a présenté au Conseil national de la transition (CNT) le projet de nouveau code de la pêche maritime. Un projet adopté à l’unanimité.
Avec ses 320 kilomètres de côtes et une zone économique exclusive parmi les plus poissonneuses de la région, la Guinée tire de la mer plus de 330 000 tonnes de produits halieutiques par an. Un secteur vital pour la sécurité alimentaire et l’économie, qui représente jusqu’à 6 % du PIB et fait vivre environ 400 000 personnes.
Mais le constat est sans appel : surpêche, pêche illégale (INN), pillage des eaux par des flottes étrangères, conflits d’usage et déséquilibres sociaux menacent l’équilibre fragile de ce secteur stratégique. « Notre ancien code, datant de 1995 et révisé en 2015, est aujourd’hui obsolète », a reconnu la ministre.
Un texte ambitieux et novateur
Selon la ministre, le nouveau code vise à moderniser en profondeur la gouvernance halieutique. Parmi ses mesures phares : « le renforcement du contrôle et de la surveillance, grâce à un système de suivi satellitaire des navires, la traçabilité des captures et la digitalisation des procédures.
Régime rigoureux de licences : plus aucune embarcation ne pourra pêcher sans autorisation, avec un guichet unique numérique pour centraliser les démarches.
Protection de la pêche artisanale : reconnaissance juridique, zones exclusives, encadrement technique, soutien aux infrastructures de débarquement. Sanctions dissuasives : peines lourdes contre la pêche illégale, jusqu’à la saisie des équipements et le retrait définitif des licences. Normes sanitaires renforcées : pour garantir la qualité des produits sur les marchés locaux et internationaux ».
Une réforme inclusive et tournée vers l’avenir
Fruit d’un large processus de concertation, cette réforme a été conçue avec les acteurs du terrain : pêcheurs artisans, femmes transformatrices, armateurs, ONG et partenaires internationaux tels que la FAO, l’Union européenne ou la Banque mondiale.
Elle vise plusieurs objectifs : souveraineté alimentaire, justice sociale, prospérité locale et crédibilité internationale. « Ce Code est le pacte d’un peuple avec son océan », a déclaré la ministre, saluant une réforme qui bénéficiera aux générations futures, à l’économie nationale et à la réputation du pays.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com