Censure

Caméras au poing, regards engagés : les jeunes Guinéens célèbrent leurs héroïnes

Les rideaux sont tombés ce jeudi sur la 3ᵉ édition du concours Filme la Guinéenne qui t’inspire. Elle a été organisée par l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI) et soutenue par l’ambassade de France en Guinée. Lors de la cérémonie de clôture, des prix ont été remis aux cinq lauréats.


Selon Mamoudou Baro Condé, président d’ABLOGUI, ce concours “est né d’une volonté commune de l’ABLOGUI et de l’Ambassade : celle de donner la parole aux jeunes de moins de 30 ans, de leur offrir une tribune d’expression artistique pour raconter – avec leur regard, leur caméra, leur sensibilité – les parcours inspirants des femmes guinéennes. Qu’elles soient mères de famille, militantes, entrepreneures, artistes ou femmes de l’ombre, elles sont toutes, à leur manière, des héroïnes du quotidien ».

“Chers jeunes, que vous ayez remporté un prix ou non, sachez que votre travail a apporté quelque chose d’utile à notre pays. Dans un contexte où les réseaux sociaux sont parfois utilisés pour propager la désinformation ou des discours haineux, vous avez choisi, à travers ce concours, de faire du numérique un outil de progrès, d’unité et de transformation sociale. Et pour cela, je vous félicite”, a-t-il renchéri.

L’ambassadeur de France en Guinée et en Sierra Leone, Luc Briard, a félicité les organisateurs avant de rappeler l’importance des femmes au sein de la société. Ensuite, il a rassuré que son pays va continuer à soutenir cette initiative.
“Évidemment, l’ambassade de France est prête à poursuivre son soutien, d’ailleurs on espère encore une fois que la question de la production audiovisuelle, et cher Thierno, je sais que vous y êtes très attaché, va continuer à former ces jeunes femmes à l’image. Mais en tout cas, on aimerait que des entreprises, que des mécènes, en particulier guinéens, prennent le relais, parce que c’est une question guinéenne, c’est une question française, mais nous on le fait aussi en France, et donc vraiment, il ne faut pas abandonner ce combat, et merci de le porter si haut et si bien depuis trois ans”, a-t-il promis.

Le concours a été lancé le 8 mars dernier. Chaque candidat devrait produire une vidéo de trois minutes maximum mettant en lumière une femme qui l’inspire. Pour cette édition, plus de 100 candidatures ont été reçues par les organisateurs. Après un examen minutieux, 20 ont été retenus pour la finale. Et là, les membres du jury ont délibéré :

Le 1ᵉʳ prix du jury est remporté par M’mahawa Soumah. Dans ce film, la réalisatrice retrace le quotidien de l’univers de Doussou, une veuve qui affronte les défis environnementaux : l’accès difficile à l’eau, l’agriculture précaire sur une terre pourtant fertile, et la résilience de celles qui tiennent bon, malgré tout.

Le 2ᵉ prix du jury est remporté par Salimatou Barry qui a réalisé le portrait d’une femme inspirante qui a su transformer l’héritage informel de ses parents en un projet de vie.

Quant à Rokia Komah, elle a remporté le prix spécial de l’ambassade de France. Dans ce film, la réalisatrice fait un voyage au cœur du quotidien d’une femme aux multiples casquettes. Une femme forte qui transmet à sa fille un message d’espoir, de courage et d’émancipation.

Le Prix spécial de la jeunesse est remporté par Fanta Diané qui retrace, dans ce court-métrage, le parcours d’une femme guinéenne qui, depuis sept ans, s’engage avec passion pour révéler le potentiel souvent oublié des enfants.

Et le prix du grand public a été remporté par Alhassane Baldé. Là, ce jeune part à la rencontre d’une étudiante entrepreneuse qui a fait le pari audacieux de devenir mécanicienne – un métier où les femmes sont encore trop peu présentes.

Bhoye Barry pour guinee7.com