Nouveau rebondissement dans le dossier Mory Camara, ancien directeur général des impôts, contre le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ce mardi 29 juillet 2025, la Chambre spéciale de contrôle de l’instruction a tranché en faveur du mis en cause, en annulant deux décisions judiciaires qui limitaient sa liberté.
La première concernait l’ordonnance de suspension temporaire du contrôle judiciaire, la seconde, plus décisive encore, portait sur la révocation pure et simple de cette mesure. Ces décisions, prises antérieurement par la chambre d’instruction de la CRIEF, avaient été contestées par l’ancien DG des impôts qui estimait que ses droits étaient bafoués.
Dans son arrêt rendu sous la houlette du magistrat Aboubacar Conté, la Chambre spéciale a donc infirmé les deux mesures et ordonné leur annulation immédiate. Résultat : Mory Camara retrouve sa liberté, bien que toujours placé sous contrôle judiciaire, comme ce fut le cas en mars dernier.
Une décision qui ne fait pas les affaires du ministère public, farouchement opposé à toute mesure de clémence envers celui qu’il accuse d’être au cœur d’un vaste réseau de corruption et de malversations financières.
Selon l’acte d’accusation, Mory Camara aurait accordé à la société ASHAPORA une réduction fiscale massive, faisant passer ses impôts dus de 800 milliards à seulement 17 milliards de francs guinéens. Il lui est également reproché d’avoir facilité une réduction similaire pour la société SMFG, ramenant leur facture fiscale de 600 millions à 6 milliards.
Des faits qualifiés de corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, concussion et enrichissement illicite, pour lesquels l’ancien haut fonctionnaire reste poursuivi.
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com