On dirait bien qu’un bon samaritain s’est donné pour mission de sauver le soldat Goumou, ex-Premier ministre reconverti en VRP du ‘‘Oui’’. Et pour justifier ses maladresses, son chevalier de plume n’a rien trouvé de mieux que de présenter chaque fiasco comme une illumination stratégique.
Tenez, prenez l’épisode mémorable de la boue de Zogota. Tandis que les 4X4 de campagne patinaient misérablement dans la gadoue, révélant au monde entier l’état pitoyable de nos routes, le communicant de service nous explique que c’était en réalité… un coup de génie ! Car voyez-vous, la bouillasse locale est devenue star internationale, jusqu’à…Jeune Afrique. Quand la misère devient ‘‘visibilité’’, il fallait oser.
Ensuite, notre sauveur nous assure que Goumou ne rivalise pas avec les ministres. Non, il se contente d’être le figurant officiel, celui qui sourit, applaudit et s’efface pour mettre en valeur les autres. Bref, un Premier ministre devenu chauffeur de salle. Belle reconversion.
- Lire aussi: Bernard Goumou, l’art de saboter malgré lui
Et que dire du fameux sondage fantôme ? Publié puis effacé, mais heureusement immortalisé par des captures d’écran -d’ailleurs on se demande pourquoi effacer si c’était pertinent. Une bourde monumentale transformée, nous dit-on, en ‘‘vecteur de débats’’. C’est vrai qu’en matière de communication, il faut savoir provoquer… quitte à provoquer des doutes sur la sincérité du référendum.
Au fond, la vraie question est simple : Goumou cherche-t-il à promouvoir le Oui… ou à se refaire une santé médiatique personnelle ? Car à force de ‘‘créer de la visibilité’’, il donne surtout l’impression de vouloir briller, quitte à éteindre la cause qu’il est censé défendre.
Un adage anglais le résume parfaitement : l’ancien Premier ministre semble ‘‘arracher la défaite des mâchoires de la victoire’’. Et ça, même ses défenseurs les plus zélés ne pourront pas le transformer en stratégie gagnante.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com
