Lors d’une sortie médiatique, Ibrahima Sory Diallo, coordinateur de l’Union des forces vives de Guinée (US-FVG), a exprimé son mécontentement face à l’arrêt du dialogue politique dans le pays. Il a pointé du doigt l’actuel Premier ministre, Amadou Oury Bah, qu’il accuse d’être à l’origine de ce blocage.
D’entrée de jeu, le leader politique a déclaré : « Depuis que le CNRD est venu, on s’est mis directement à leur service pour participer au dialogue. Beaucoup d’acteurs politiques à l’époque. C’était nos amis, ils étaient dans l’ANAD. Ils nous ont dit : « Non non, vous êtes des vendus, vous ne pouvez pas accepter d’aller au dialogue. Mais nous, on dit, venez dialoguer. C’est notre pays (…) vers la fin, ils ont tiré des leçons et ils sont venus. Nous sommes passés au dialogue. »
Selon lui, ce processus a été interrompu depuis l’arrivée du Premier ministre actuel : « ce dialogue est interrompu depuis l’arrivée de l’actuel Premier ministre. Il faut le rappeler, l’actuel Premier ministre qui est venu des politiques a piétiné le dialogue. Ça, il faut le reconnaître. Si aujourd’hui il y a des problèmes en Guinée, le problème de la transition, il en est responsable. Parce que c’est lui qui est venu. »
Le coordinateur de l’US-FVG rappelle que le dialogue avait été initié sous l’impulsion de la société civile : « Un acteur de la société civile, qui est Monsieur Goumou, qui a pris le courage d’aller vers les sièges de tous les partis politiques avec les braves dames facilitatrices pour nous inviter au dialogue. On est venus. »
Poursuivant, il critique l’attitude du Premier ministre, qu’il accuse d’avoir renié ses anciennes positions : « Un politique qui disait hier : rien ne va, le CNRD ce n’est pas bon. Il vient Premier ministre, il piétine le dialogue. Vous dire que par endroit, nous, les politiques, on est responsables de ce qui est en train de se passer dans le pays. Si c’était un acteur de la société civile qui avait fait ça, on allait dire que la société civile est vendue. Mais c’est un acteur qui n’est pas loin, qui a quand même appartenu à toutes les dynamiques. Si on parle de l’histoire qui s’est tenue ici pendant Dadis, c’était les acteurs majeurs, c’était les organisateurs. Aujourd’hui, il est Premier ministre. Il devait quand même éviter les erreurs du passé. »
Ibrahima Sory Diallo déplore également la méthode de communication du chef du gouvernement : « Mais il est passé outre les dialogues et il a préféré aller vers des annonces publiques pour nous informer. (…) Mais ce n’est pas des annonces comme ça qui peuvent construire le pays. »
Enfin, il a interpellé les civils occupant des postes de responsabilité dans la transition : « Aujourd’hui, les militaires sont ensemble. Ils ont pris le pouvoir et sont en train de conduire. Ils ont invité les civils pour être aux postes de commande. Les 99 %, je veux dire des postes, sont occupés par des civils aujourd’hui dans l’administration publique. Mais ce sont ces civils-là qui doivent prendre aussi leurs responsabilités à bien faire pour que la transition se passe dans les conditions normales. »
Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com