Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit préoccupé par le climat politique actuel en Guinée. Dans un communiqué publié le vendredi 26 décembre, le Haut-Commissaire Volker Türk a tiré la sonnette d’alarme à la veille de l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025.
« À quelques jours de l’élection présidentielle du 28 décembre, le climat politique en Guinée se durcit. Intimidations visant l’opposition, disparitions forcées à caractère politique et restrictions croissantes à la liberté de la presse alimentent un climat de peur qui jette une ombre sur la crédibilité et la transparence du scrutin », a dénoncé vendredi le chef des droits de l’homme de l’ONU.
Selon le HCDH, ces pratiques : « Contribuent à instaurer un climat de peur parmi les acteurs politiques et la population en général, et risquent de compromettre la crédibilité du processus électoral ».
Le scrutin du 28 décembre, qui intervient après plus de quatre années de transition militaire, est censé marquer le retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, il se déroule dans un contexte de forte contestation politique. « Plusieurs figures majeures de l’opposition ont été exclues de la course, tandis que certaines forces politiques ont appelé au boycott. Les huit autres candidats en lice sont pour la plupart peu connus du grand public, faisant du président sortant, Mamady Doumbouya, le principal favori ».
Depuis leur arrivée au pouvoir, les autorités militaires sont accusées d’avoir considérablement restreint les libertés publiques, notamment à travers des arrestations d’opposants et des départs forcés à l’exil. À ce titre, l’ONU rappelle les cas d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et de Mamadou Billo Bah, toujours portés disparus. D’autres cas récents ont également été évoqués.
« Le sort et le lieu où se trouve Sanassy Keita, photographe associé à l’ancien président Alpha Condé, restent également inconnus à la suite de son enlèvement par des hommes armés et cagoulés le 27 novembre », rappelle le Haut-Commissariat.
Face à cette situation, l’agence onusienne exhorte les autorités guinéennes à mener des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales sur l’ensemble de ces allégations. Elle appelle également à garantir l’exercice effectif des libertés d’expression, de réunion pacifique et de participation politique, « en garantissant un environnement où il n’y a ni peur, ni coercition, ni répression ».
Bhoye Barry pour guinee7.com
