La journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée, ce samedi 3 mai 2025. A cette occasion le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a fait une déclaration pour dénoncer la situation de la presse dans le pays.
Selon le SPPG, depuis plus de deux ans, la presse évolue dans une situation hostile. “Rien que pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2024, la 3e édition du rapport annuel du SPPG sur la liberté de la presse a documenté 70 atteintes graves à la liberté de la presse contre 23 l’année précédente. Soit 204% d’augmentation d’actes liberticides”, a déclaré Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG, rappelant les 25 places perdues par la Guinée dans le classement de Reporter sans frontières en 2025.
Le SPPG appelle à une prise de conscience générale et au dialogue sincère pour inverser la tendance. “Cet appel concerne à la fois les acteurs du monde des médias; donc, patronat et syndicat de la presse, autorités guinéennes, partenaires africains et ceux de la communauté internationale.
Chacun des acteurs concernés doit se rappeler des engagements pris quant à la promotion et la protection de la liberté de la presse élargie à la liberté d’expression”, souligne Sékou Jamal Pendessa.
Par ailleurs, le SPPG a fait des recommandations aux différentes entités. Ces recommandations sont :
“ I-AUX AUTORITES:
-De rétablir les médias fermés pour permettre à ces un millier de pères et mères de famille contraints au chômage depuis un an de reprendre une vie normale;
-De publier les conclusions des enquêtes annoncées dans le dossier du journaliste Habib Marouane CAMARA kidnappé depuis le 3 décembre 2024, et d’user de toute la puissance de l’Etat pour le ramener à sa famille et à ses confrères;
-De garantir la sécurité physique et morale des journalistes;
-De veiller à l’implication effective du SPPG dans les réformes du secteur des médias;
-De veiller au respect des engagements que l’Etat guinéen a pris à l’international en matière de la liberté de la presse élargie à la liberté d’expression notamment;
-De revoir à la hausse la subvention accordée à la presse et d’y prévoir la part du syndicat;
-De veiller, au nom de la rectification institutionnelle, à ce que le SPPG intègre la haute autorité de la communication avec le même nombre de représentants que celui du bloc patronal pour garantir la légitimité de cette institution;
II-A LA HAC, LE SPPG RECOMMANDE:
-De Lever la suspension du journaliste Toumany CAMARA ainsi que celle de son site Presse Investigation interdits pour 3 mois, et de prendre en compte ses alertes lancées pour la protection de l’environnement afin de sauver le parc national du haut Niger qui est un patrimoine national et mondial;
-De prendre en compte la note technique que le SPPG lui a adressée en 2023 pour rappeler qu’en matière de diffamation ici en Guinée, la suspension ne doit intervenir que lorsque la personne diffamée l’a été en raison de son appartenance ethnique, régionale, religieuse et d’autres considérations discriminatoires;
III-AUX PATRONS DE MEDIAS, LE SPPG RECOMMANDE:
-De signer enfin la convention collective avec le syndicat de la presse pour améliorer les conditions de vie et de travail des employés, et faire du paysage médiatique guinéen un secteur organisé, respecté et prospère;
-D’assurer la formation continue de leurs employés.
IV-A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE:
-De rester attachée aux valeurs universellement reconnues comme la liberté de la presse, la sécurité et l’indépendance des journalistes;
-D’accompagner le syndicat pour la formation des journalistes qui s’apprêtent à couvrir d’importantes échéances électorales pour un retour crédible à l’ordre constitutionnel;
-De soutenir les efforts de l’ONU-droits de l’homme qui a entamé une médiation entre le syndicat et les organisations patronales de presse dans le but d’aboutir à un dialogue sincère entre les autorités et nous acteurs du monde des médias”.
Bhoye Barry pour guinee7.com