Censure

CRIEF : la Cour rejette la demande de comparution des fils de Mohamed Diané

Le procès en appel de l’ancien ministre de la Défense Mohamed Diané s’est poursuivi, ce jeudi 8 mai 2025, devant la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). À l’audience du jour, les infractions « d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux » étaient au centre des débats. Dr Mohamed Diané a rejeté les accusations portées contre lui.

« enrichissement illicite »

Pour cette infraction, l’ancien ministre clame son innocence. À la barre, Mohamed Diané déclare qu’il vivait en Bulgarie. C’est en 1990 qu’il est venu en Guinée « avec près de 50 000 dollars américains, en nature et en espèces, dont 30 000 dollars en liquide ». Il précise que ce montant a été investi dans plusieurs activités en Guinée.

Mohamed Diané a donné des explications sur sa ferme avicole qui se situe à Kankan. Selon lui, c’est en 2007 qu’il a acquis le domaine, mais son évolution nette s’est passée en 2012. « En 2015, on avait 12 000 pondeuses, 200 alvéoles par jour. À l’époque, une alvéole coûtait 35 000 FG. »

En ce qui concerne son hôtel de Kankan, Dr Diané déclare avoir acquis la parcelle pendant qu’il était aux affaires, mais précise que l’édifice appartient à sa fille. Il indique que l’hôtel a été construit par les ressources de la ferme et les activités de sa fille qui évolue dans le BTP.

Un immeuble construit à la Sig Madina est attribué à M. Diané. Là-dessus, le prévenu a rejeté cette accusation tout en précisant que : « je n’ai aucun immeuble à Conakry ».

Par rapport aux immeubles listés dans la décision en instance, Mohamed Diané déclare : « Je vous invite à produire des preuves établissant que ces six immeubles m’appartiennent. Vous pouvez les saisir si vous êtes convaincus qu’ils sont à moi. »

Demande de comparution des fils et de la femme de Mohamed Diané

Au cours des débats, la partie civile a introduit une demande auprès de la cour. Il s’agit de la comparution des enfants et de la femme de Mohamed Dîné. « La partie civile est dans la dynamique de la manifestation de la vérité. Nous ne sommes pas là contre quelqu’un », a lancé Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats de la partie civile.

Selon la partie civile, leur comparution va favoriser la manifestation de la vérité et justifier les biens qui leur sont attribués. Elle demande aussi à la cour d’identifier un immeuble qui se trouve à la Sig Madina.

Sur ces demandes, le parquet spécial ne trouve pas d’objection. Aly Touré affirme d’ailleurs que les avocats ont demandé le droit.

Dans ses répliques, les avocats du prévenu soulignent que cette demande se heurte à des obstacles juridiques. À propos de la comparution des filles et de la femme, la défense de Diané soutient que c’est contraire à l’esprit du droit pénal. « Rejetez cette demande », a lancé Me Sidiki Bérété. Et à Me Traoré de renchérir : « il n’y a aucun nom des fils ou de la femme de M. Diané dans les prête-noms » pour l’immeuble concerné.

Me Traoré soutient mordicus que les discussions doivent se porter sur le contenu du jugement qui a fait l’objet de l’appel. Il affirme que si la cour ordonne l’identification de certains biens outre celle mentionnée dans le jugement, à ce moment-là “elle prend position en faveur de la partie civile et du parquet”.

Dans sa décision, la Cour a rejeté la demande de comparution des fils et de la femme de Mohamed Diané. Cependant, elle ordonne la comparution de la société Diaouné et frère, SOGEFEL, de l’ingénieur Faya Tolno, du directeur général de DOCAD.

« blanchiment de capitaux »

Sur cette infraction, le prévenu dit être confus de la décision en instance et ne reconnaît pas les faits. “Je suis très confus parce que, dans la décision, il n’y a aucun montant des capitaux blanchis. On ne prend pas dans quelle activité où j’ai blanchi ces capitaux. Je ne reconnais pas les faits, je n’ai blanchi aucun fond”, a déclaré Mohamed Diané.

Le dossier est renvoyé au 22 mai prochain pour la suite des débats.

Bhoye Barry pour guinee7.com