Les autorités guinéennes ont annulé le Memorandum of Understanding (MoU) récemment signé par le ministre des Mines, Bouna Sylla, en faveur de la société chinoise SD Mining pour l’attribution du permis d’exploitation précédemment retiré à Axis Minerals. Cette décision relance pleinement la société guinéenne AGB2A-GIC, qui redevient un acteur central dans ce dossier.
Cette volte-face fait suite à un rapport d’inspection du ministère des Mines et de la Géologie, dirigé par le secrétaire général du département.
Ce rapport recommande la poursuite des activités des sociétés AGB2A-GIC et SD Mining sur les périmètres concernés, tout en soulignant des manquements à corriger. Il relève notamment que GIC n’a mis aucun employé en congé technique, contrairement à SD Mining.
Historiquement, l’alliance AGB2A repose sur une structure partagée entre GIC (58 %) et SD Mining (42 %). Selon le pacte d’actionnaires validé en mars 2022, chaque partenaire devait développer son périmètre via une entité autonome, sans nuire à l’autre partie.
Pourtant, SD Mining s’est approprié les infrastructures communes, en contradiction avec ce pacte.
Face aux difficultés financières, GIC a épongé 80 % d’une dette de 28 millions USD, reconstruit des infrastructures indépendantes (port, routes, équipements) et relancé son activité minière, exportant plus de 7,5 millions de tonnes de bauxite en 2024.
L’entreprise vise entre 15 et 18 millions de tonnes pour 2025, avec un projet de raffinerie d’alumine en partenariat avec un acteur chinois du secteur.
Par ailleurs, l’offre d’investissement proposée par SD Mining prévoyait 250 millions USD, répartis en 50 millions immédiats, 75 millions à échéance inconnue, et 125 millions conditionnés à une exploitation hypothétique.
En comparaison, l’offre de GIC–AGB2A avançait 150 millions USD immédiats, 100 millions dans les six mois et une garantie annuelle de 50 millions USD pour le Trésor public. Jugée plus avantageuse pour l’économie guinéenne, cette proposition émane d’une entité 100 % guinéenne, déjà opérationnelle.
Dans ce contexte, l’annulation du MoU controversé évite à SD Mining de bénéficier des infrastructures développées par AGB2A-GIC sans contribution équitable. Selon une source proche du dossier, cette évolution permet une décision plus juste et mieux alignée sur les intérêts du pays.
En attendant une solution pérenne, le ministère des Mines a ordonné aux deux sociétés de suspendre leurs activités sur les sites concernés.
Source : Westaf Mining
Titre: guinee7.com