La scène aurait pu être banale : remise des clés aux nouveaux ministres par Djiba Diakité, ministre, directeur de cabinet de la Présidence. Mais voilà, ce 31 juillet, ce n’étaient pas les imposants Land Cruiser qui attendaient les heureux promus, mais de modestes Fortuner. Oui, ces mêmes modèles qu’on réservait jadis aux seconds couteaux, les secrétaires généraux.
On appelle ça l’égalité version gouvernementale : tout le monde descend d’un cran, question de rappeler que l’heure n’est plus au confort, mais au mouillage de maillot. Finis les sièges moelleux et la clim’ haut de gamme. Désormais, c’est un SUV moins prestigieux qui vous secoue l’échine à chaque trou béant de nos routes.
Mais attention, ce n’est pas qu’une question de carrosserie. Le message est clair : les ministres devront prouver qu’ils ne sont pas seulement de beaux passagers, mais de véritables pilotes de mobilisation. Le référendum constitutionnel approche, et il servira de premier crash test. Qui rameutera le plus de fans dans son fief ? Qui saura faire remplir les urnes par un Oui ?
Encore faut-il avoir du carburant. Car il paraît que même les moyens pour la campagne référendaire ont été limités, voire inexistants pour certains ministres. C’est vrai qu’il est difficile de mobiliser sans carburant, sans affiches, sans fonds… sauf à transformer les sermons du vendredi en meeting improvisé. Mais il faut les mettre à l’épreuve…
Et comme si cela ne suffisait pas, une seconde manche les attend : les législatives. Certains déjà affûtent leurs listes de candidats. L’objectif ? Montrer qu’on a une assise politique, ou du moins quelques tabourets électoraux à brandir.
En résumé, nos ministres roulent désormais en Fortuner, mais leur avenir politique, lui, dépendra de leur capacité à carburer au référendum et aux législatives. À défaut de confort, ils auront du sport. C’est le moins qu’on puisse dire.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com