Censure

Est-ce une ville morte ou une opposition morte ? (Par le Professeur Guillaume Hawing)

Religieusement, la mort est la sĂ©paration entre l’ñme et le corps. Scientifiquement, il y a  mort quand tous les organes  du corps humain ne fonctionnent plus. La ville morte pour un temps T1 dans une ville X1 est la paralysie systĂ©matique et gĂ©nĂ©rale de toutes les activitĂ©s de la ville X1 pendant la durĂ©e T1. La ville morte ou blocus gĂ©nĂ©ral est caractĂ©risĂ©e principalement par la fermeture des commerces des services et des entreprises.

Chers D.S.K, Observez, observez bien le peuple de GuinĂ©e et vous comprendrez tout, vous comprendrez beaucoup mieux. Oui, observez encore et encore, vous comprendrez qu’il sera dĂ©sormais trĂšs difficile pour ne pas dire impossible de confisquer la monotonie du quotidien des guinĂ©ens pour les humeurs politiques.

Le prĂ©sent qui explique le passĂ© et qui est son fruit, Ă  son poids dans l’observation  et obĂ©issance d’une ville morte. Le peuple de GuinĂ©e a-t-il connu un passĂ© lui permettant d’avoir une Ă©chappatoire Ă  la monotonie du quotidien pour pouvoir observer un mot d’ordre de ville morte ? La rĂ©ponse Ă  cette question serait certes non. La gestion politique du passé  du guinĂ©en a fait de lui un esclave  et un dĂ©pendant de la monotonie du quotidien.

Chers D.S.K, deux questions principales se bousculent dans la tĂȘte de tous les analystes politiques guinĂ©ens aujourd’hui :

1)      Est-ce normal qu’à chaque fois que deux ou trois leaders d’opinion guinĂ©ens doivent discuter de la situation politique guinĂ©enne : coupent les billets, rĂ©servent des hĂŽtels, prennent l’avion et se retrouvent dans un bar hors de la GuinĂ©e pour discuter de l’avenir politique de la GuinĂ©e ?

2)      Quelles sont les consĂ©quences sociologiques, Ă©conomiques et politiques que peuvent impacter de tels actes si tous les leaders d’opinion agissaient ainsi ?

La schĂ©matisation de ces sĂ©ries de manifestation, dont le point d’entrĂ©e Ă©tait cette ville morte Ă©tant Ă©tablie dans un bar hors de la GuinĂ©e et sans le peule de GuinĂ©e, sera difficile Ă  comprendre par le peuple, car la logique voudrait qu’on parle de la GuinĂ©e en GuinĂ©e et avec les guinĂ©ens.

Notre situation sur cette terre semble Ă©trange, chacun d’entre nous apparait ici sans le vouloir et sans y ĂȘtre invitĂ©. La terre ne nous est donnĂ©e que pour un temps, que pour  un cours sĂ©jour, sans savoir pourquoi. Vivons en paix, vivons ensemble. Vivre ensemble et vivre en paix est un code. Le dialogue constitue les briques ou les atomes pour le cryptage de ce code.

Pour finir, je pense et dis ceci : Cette ville morte considĂ©rĂ©e comme point d’entrĂ©e du schĂ©ma de manifestation Ă©laborĂ© en France par le trio D.S.K au rĂ©gime CondĂ©, est assimilable Ă  mon avis Ă  l’introduction d’un sujet de dissertation. L’introduction d’un sujet de dissertation annonce gĂ©nĂ©ralement les couleurs du dĂ©veloppement et de la conclusion. Si l’appĂ©tit vient en mangeant, on peut  aussi perdre  l’appĂ©tit dĂšs la premiĂšre bouchĂ©e du mets.  Ceci dit que pour gagner le pari du peuple, il faut le servir avec la tĂȘte et non avec les mains,  le cƓur  ou  les humeurs.

Pr. Guillaume Hawing, ConfĂ©rencier d’Honneur