Censure

Éducation : après de nouveaux blocages, un rendez-vous crucial fixé mardi

LCR

Une nouvelle journée de négociations s’est achevée ce mercredi 19 novembre entre l’intersyndicale de l’Éducation et le gouvernement. Si quelques points ont été réglés partiellement, de nouveaux blocages sont apparus, poussant les deux parties à fixer la prochaine rencontre au mardi suivant, présenté comme une « journée fatidique » par l’intersyndicale.

Aboubacar Diesto Camara, porte-parole de circonstance, a livré le compte rendu de la session. Il explique d’abord la configuration de la journée : « Depuis déjà 14 heures, l’intersyndicale élargit exclusivement cette journée au Syndicat national de l’enseignement technique, au SNAESUR, au Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Et on était dans la salle : il était question, dès le départ, d’intégrer un point qui était dans les oubliettes de la part du syndicat de l’enseignement supérieur, point consacré d’ailleurs à la suppression du samedi. Je crois que ce point a été une occasion pour le gouvernement, ou pour la partie gouvernementale, d’en faire un facteur de blocage. Et de discussion en discussion, lors de notre petite retraite, il a été question de demander à nos camarades de l’enseignement supérieur de remettre ce point à un autre jour. Et c’est ce qui fut fait. »

Mais malgré ce retrait, un second point a tendu les échanges : « Alors, lorsqu’on était revenu, notre cheval de bataille tournait autour du statut particulier des enseignants. Et ce point a également été, pour le gouvernement, comme une épée de Damoclès. Le représentant de la partie gouvernementale, en l’occurrence le secrétaire général, a demandé que, compte tenu du poids contenu dans ce statut, il soit question de se référer aux techniciens, au département concerné, notamment le Budget, les Finances, et à son ministre de tutelle, la Fonction publique, afin qu’ils aient des éléments d’information, des arguments à propos, pour venir proposer au syndicat. »

Face à cette demande, l’intersyndicale a opposé un refus ferme : « Alors, de tractation en tractation, l’intersyndicale a rejeté en bloc cette proposition de la partie gouvernementale. Finalement, avec les spécialistes que nous avons en notre sein, il était question d’attendre, mais de donner un délai très court au gouvernement. Le gouvernement a proposé le vendredi ; nous avons récusé cette date, compte tenu des circonstances que nous vivons. Finalement, nous avons retenu le mardi pour que les ministres concernés et les techniciens concernés dans ces ministères puissent se retrouver très rapidement et nous faire une proposition. »

Ce mardi à venir est ainsi présenté comme décisif : « Je crois qu’à partir du mardi, nous serons là, à partir de 14 h, selon la commission de médiation, pour discuter essentiellement du statut particulier. Alors, ce que nous voulons : nous demandons aux enseignantes et enseignants de Guinée de rester mobilisés. Nous avons attendu 19 ans, depuis 2006, pour ce statut. Alors, rester jusqu’à mardi, ce n’est pas un serpent de mer. On va attendre mardi, nous viendrons avec des arguments forts, à propos, contre les contre-propositions du gouvernement. Par conséquent, nous viendrons aussi avec une décision, et cette décision intéresse les ressentis de la base. Par conséquent, nous n’allons pas tergiverser sur cette décision. Si la fumée blanche ne sort pas d’ici ce mardi soir, ça sera notre dernière rencontre. Nous avons demandé à la partie gouvernementale de réunir tous les arguments forts à propos pour que, dès ce mardi, on essaie de dire oui à notre statut particulier des enseignants. »

Selon l’intersyndicale, le statut particulier constitue le point cardinal des échanges, mais d’autres sujets ont également été abordés : « Vous savez, le point nodal, fondamental, c’est bien le statut particulier. Et lorsqu’il était question de parler des autres points, nous les avons épluchés à moitié. Il s’agit d’abord du déblocage du salaire de tous les enseignants qui ont été victimes de blocage depuis 2023 jusqu’à date. Cette décision a été actée en partie par la partie gouvernementale : c’est-à-dire que tous ceux qui étaient en situation de classe, et qui sont en vie jusqu’à date, leur salaire sera débloqué. Maintenant, tous ceux qui n’étaient pas, ou qui sont dans les cas de substitution, dans les cas de doublons, ces cas-là vont être étudiés au fur et à mesure. Mais pour l’instant, nous avons réussi à débloquer ou à obtenir le principe de déblocage du salaire de tous ceux qui sont déjà en activité : déjà 1 660 points d’abord, parmi les autres. »

Un autre point reste en suspens : « Il y a un autre point aussi, non des moindres : c’est l’intégration sans condition des enseignants contractuels non retenus. Et sur ce point, il y a eu des discussions, mais pour l’instant, il n’y a pas eu de compréhension totale. Mais pour l’instant, au lieu de nous divertir sur le point qui intéresse l’ensemble des enseignants et le personnel de l’Éducation, qui est le statut particulier, nous avons décidé d’abord de revenir au pays et de finir sur ce statut particulier, d’ici à ce qu’on touche les autres points, notamment l’intégration sans condition des enseignants contractuels. »

La journée de mardi s’annonce ainsi déterminante pour l’avenir du secteur éducatif guinéen, avec un enjeu central : l’adoption ou non du statut particulier des enseignants.

Abdoul Lory Sylla pour guinee7.com