Censure

Le juge à Madic: est-ce que [vos] messages ont rendu service à la nation ? « Non », répond l’activiste

Mamady Condé autrement appelé Madic 100frontière, était ce jeudi devant la cour d’appel de Conakry pour l’appel relevé par ses avocats. 

Ce jeune opposant au régime du président Condé a été condamné  par le TPI de Dixinn à cinq ans d’emprisonnement et au paiement de 100 millions de francs guinéens,  pour des faits d’ « Atteinte aux institutions de la République, téléchargement, diffusion et mise à la disposition des messages etc. ». 

Pour l’audience de ce jeudi, Me Salifou Beavogui, l’un des conseils de l’inculpé a indiqué que la décision rendue par le  tribunal de première instance a violé certains articles de la loi sur la cybercriminalité. Ensuite, indiquant que son client n’a fait que manifester son avis, il a demandé l’infirmation du précédent jugement. 

Devant le juge, Madic 100frontière a répondu à plusieurs questions. Notamment sur les propos qui l’ont conduit à être inculpé. 

A la question du juge de savoir, est-ce que ces messages ont rendu service à la nation ? Il a répondu : « non ».  Avant de dire: « j’ai fait une faute et je l’ai reconnu.» 

Pour l’heure, il a aussi estimé être animé par des sentiments de  « paix et de réconciliation ».

Le ministère public s’est dit séduit par le fait que Madic reconnaisse ses erreurs.

Dans sa plaidoirie, Me Beavogui a estimé que les droits de son client ont été violés lors de son interpellation et de son interrogatoire dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire. Par ce fait, il a plaidé la non culpabilité de son client. 

Le procureur demande à réduire la peine de prison à une année

Il a par ailleurs ajouté que Madic n’a jamais reconnu et tenu des propos qu’on lui a prêtés. Tout en prétextant que : « Présenter les excuses ne signifie pas un aveu. » Par conséquent, il a demandé de renvoyer son client pour des fins de la poursuite pour « délit non prouvé » ou de lui accorder des « circonstances atténuantes » si seulement le tribunal reconnaissait coupable.

Dans ses réquisitions, le procureur a demandé au juge de  lui accorder des circonstances atténuantes et de réduire la peine de prison à une année. Chose qui a plu à maître Salifou Beavogui, qui a estimé que 6 mois serait mieux.

Questionné sur son sentiment,  Madic 100frontière a estimé que : « ça été une leçon pour moi. J’ai beaucoup appris. Je demande une seconde chance pour me réintégrer dans la société. Merci. »

Enfin, le juge Elhaj Mangadouba Sow a renvoyé l’affaire en délibéré au  22 avril 2021.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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