Censure

Affaire Ismaël Nanfo Diaby: La Cour suprême tranchera le 1er juillet prochain

La Cour suprême de Guinée à travers sa chambre administrative a examiné la « requête aux fins de sursis à l’exécution d’une décision administrative pour excès de pouvoir », déposée par Ismaël Nanfo Diaby. En effet, le 30 juillet 2020, le secrétariat général des Affaires religieuses avait pris une décision interdisant à Ismaël Nanfo Diaby, de parler au nom de l’islam et d’exercer toute activité religieuse sur l’ensemble du territoire national.

Mécontent de cette décision, Nanfo Diaby à travers son conseil, Me Salifou Béavogui, a fait un recours de sursis contre cette décision à la plus haute juridiction du pays. Ce 24 juin, le dossier a été débattu en audience publique.

Selon Me Salifou Béavogui, « cette décision n’a jamais été notifiée à mon client Nanfo Diaby qui réside à Kankan ». Donc, « nous avons sollicité un sursis à l’exécution de cette décision », a-t-il expliqué à la Cour tout en insistant qu’« il y a urgence  actuellement parce que des personnes de mauvaises fois sont en train de brandir cette décision contre Nanfo Diaby. Actuellement il est en train de purger une peine sur la base de cette décision administrative ».

Selon Me Beavogui, à travers cette décision, « on empêche une certaine catégorie de Guinéens de prêcher leur foi ». Une affirmation vite recadrée par le président de l’audience, M. Mohamed Aly Thiam, qui dit que « la décision lui interdit de parler au nom de l’Islam ».

Quand la Cour a demandé à Me Salifou Béavogui où sont les préjudices irréparables causés par la décision, il a répondu : « cette décision est un préjudice à la liberté de culte. Elle empêche Nanfo d’exercer sa foi dans sa langue N’ko. »

Le ministère public représenté dans la salle par M. William Fernandez, dans ses observations, déclare que ce dossier a fait des bruits dans la cité. Selon lui, l’exercice de la foi religieuse en toute liberté est un principe garanti par la Constitution.

Sur le cas de Nanfo Diaby, selon William Fernandez, d’après ses recherches, dans l’islam on prie en arabe. « C’est la langue arabe, parce que c’est la langue recommandée dans cette religion », a-t-il.

Et d’ajouter : « il y a des choses qu’un individu ou groupe d’individus ne peuvent pas changer. C’est extrêmement grave. C’est les comportements graves qui amènent des troubles dans la société. »

« Il n’y a aucun préjudice. Ce que je sais, ce comportement entraîne des troubles à l’ordre public. Donc, je vous requiers de rejeter la requête », a demandé William Fernandez.

Ensuite, le président de l’audience a mis le dossier en délibéré pour le 1er juillet prochain.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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