Censure

Affaires étrangères, Coopération et Guinéens de l’étranger : Koutoub, Fall et Bantama se crêpent les chignons !

On ne sait pas le réel chef d’orchestre du désordre qui prévaut entre les ministres Loucény Fall des Affaires étrangères, de Koutoub Sano de la Coopération internationale et de Bantama Sow des Guinéens de l’étranger. Seule évidence, le chef de la diplomatie guinéenne est allergique aux conflits de compétences. Il est jaloux de ses prérogatives. Il est avare de responsabilités et il aime parler de lui, s’afficher, pour …mieux mériter.

Le département de Loucény Fall est morcelé pour remercier le militantisme à toute épreuve de ses deux homologues de la Coopération internationale et celui des Guinéens de l’étranger. Loucény Fall digère mal cet état de fait. Il a donc tendance à vouloir mettre tout dans son escarcelle. Ce que les autres n’acceptent pas.  Parce qu’il faut exister aussi. Et rendre compte à qui de droit : le mentor perché à Sékhoutouréya. On se crêpe donc les chignons à tout-va. Et pourtant,  on pensait que l’orage était passé quant aux conflits de compétences qui minent les deux départements des Affaires étrangères et celui de la Coopération internationale. Mais, apparemment, la colère couve toujours. Et c’est pendant ce temps que Loucény Fall ouvre un autre front. Mais cette fois-ci, avec Bantama Sow, des Guinéens de l’étranger.

Le seul crime commis aura été la sortie de Bantama Sow dans la presse. Et voilà certainement l’extrait qui agace Loucény Fall, jusque-là inaudible sur la situation des Guinéens tués, chassés et ou emprisonnés en Angola. Extrait : « Nous, on avait tenté, en discuter, (NDLR, de la situation des Guinéens d’Angola) depuis notre arrivée ici avec l’ambassadeur d’Angola. Mais, qui ne veut pas écouter quelqu’un sur ce sujet. Je vais aller loin pour dire que peut-être la diplomatie est malade. Sans quoi, un ambassadeur ne peut pas refuser d’écouter un ministre. C’est grave, mais il faut le reconnaitre. Donc, nous demandons à nos frères (Angolais, ndlr) de libérer nos compatriotes qui sont détenus dans des conditions inhumaines en Angola. Voilà ce que je tenais à dire à la presse. Comme on l’a fait avec la Suisse, la Belgique et l’Espagne, nous continuons à le faire. »

Crime de lèse majesté ? Fall trouve que Bantama Sow l’a coupé l’herbe sous les pieds. Quoi de plus normal s’il ne bouge pas. Et mieux, ce sont des prérogatives des Guinéens de l’étranger. Quitte à s’arracher les cheveux ! A la Coopération internationale, Koutoub Moustapha Sano ne se laisse pas faire. Avec les Guinéens de l’étranger, Bantama aussi jure ne point céder sur un périmètre de ses prérogatives. On se rappelle qu’entre Koutoub et Fall ce n’est vraiment pas le parfait amour. On pensait que le président Condé avait tranché mais selon toute vraisemblance, les deux ministres sont loin de regarder dans la même direction. En cause : un problème de leadership. Chacun craint que l’autre ne lui marche sur ses platebandes. La moindre aventure, ça crie à la provocation. Des inimitiés entre les deux ministres se sont transportées jusqu’à Abuja, à la CEDEAO, puis aux Nations unies, à New York. Ce, suite à une correspondance du président de la commission de la CEDEAO Kadré Désiré Ouedraogo. Cette lettre adresse « une invitation à participer à une réunion de conseil des ministres de la CEDEAO », pas au ministre de la coopération et de l’intégration africaine, Koutoub, mais à celui des Affaires étrangères, Loucény Fall.

Cette réunion dont les plénières seront consacrées à la reforme constitutionnelle doit se tenir le 23 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale des NU, dans la salle de l’union africaine. Il n’en fallait pas plus pour le ministre Koutoub d’interpeller la CEDEAO qui est, selon toute vraisemblance, dans ses attributions. Ainsi, une lettre datant du 11 septembre, N°1277/MCI/CAB est adressée au président de la commission de la CEDEAO dont l’objet porte sur « Collaboration avec le ministère de la coopération internationale ».  Koutoub Sano regrette « que des missions de hauts niveau de la communauté continuent de séjourner en Guinée à notre insu. » C’est dire qu’il est temps de départager Koutoub et Fall et aujourd’hui, Bantama. Sur les ondes d’une radio locale Fall menace même de porter le dossier au plus haut niveau de la République, car, « Deux chauffeurs ne peuvent pas conduire le même véhicule. Je vais porter le dossier auprès du Chef de l’Etat. Pour l’instant suis le chef de la diplomatie guinéenne », dira en substance François Loucény Fall.

Cet agacement est manifestement tombé dans des oreilles de sourds.

Fodé Abdoulaye Sow in Le Démocrate, partenaire de guinee7.com

 

 

 

 

 

 

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