Censure

Après le désistement de Dalein, « est-ce que ses frères ont la qualité juridique de porter plainte » ? s’interroge l’avocat des Gnelloy

Si Cellou Dalein Diallo s’est désisté dans l’affaire qui l’oppose aux Gnelloy (Ousmane et Fatou) ses frères et sœurs (Mariama Diallo, Thierno Sadou Dalein Diallo, Yayè Laouratou Dalein Diallo, Fatoumata Binta Dalein Diallo), eux les poursuivent pour « diffamations et injures publiques » au le tribunal de première instance de Kaloum.

À l’ouverture du procès, ce mercredi 19 janvier, les avocats de la défense ont fait remarquer au juge le fait que les plaignants n’ont aucunement été cités dans les faits qui sont imputés à leurs clients, mais aussi le fait que leur cliente, Fatou Gnelloy n’ait reçu aucune citation à comparaître. Ce à quoi la partie civile a réagi en disant « de ne pas semer la zizanie devant le tribunal ».

Après avoir écouté les deux parties, le juge a renvoyé l’affaire au 2 février prochain pour pouvoir statuer sur les exceptions soulevées par la défense et la comparution de Fatou Gnelloy.

Au sortir du procès, les avocats ont donné leurs points de vue.

Avocat de la défense, Me Sidiki Bérété, a expliqué aux journalistes : « On est d’abord au niveau de la recevabilité de l’exploit de citation. Vous avez vu, il y avait deux procédures. Ils ont désisté la première, dont Elhadj Mamadou Cellou Dalein était partie civile. Maintenant, la question, c’est celle de ses 5 frères qui se sont constitués. Est-ce qu’ils ont la qualité juridique de porter plainte. C’était la question du débat et les autres vices de forme. Parce que Fatoumata n’a jamais reçu un exploit de citation. Et la loi dit, à défaut que ce ne soit signifié à personne, il faut que ce soit signifié à domicile, à défaut à la mairie ou au procureur. Dans l’un ou dans l’autre, elle n’a jamais reçu. Et vous avez vu l’acharnement des autres de lancer le mandat. On ne doit pas condamner les crocodiles avant d’arriver à la rivière. Nous prions Dieu que justice soit faite. Que tout le monde revienne à de meilleurs sentiments et ce qu’il y a de sensationnel soit retiré ».

« J’invite aussi la partie civile, Elhaj Mamadou Cellou, quelqu’un qui prétend être président de la République ne doit pas se battre contre deux citoyens. Ce n’est pas rassurant. Je l’invite à faire taire l’ensemble de ces procédures. Et je lui donne la garantie aussi qu’en ce qui nous concerne, les violences physiques et verbales, on va lutter contre ça pour ne pas que ça continue; parce que c’est de part et d’autre », a-t-il par ailleurs promis.

Quant à l’absence de Fatou Gnelloy, l’avocat a brandi la menace qui plane sur sa cliente : « Elle est à un endroit sûr. Parce que vous voulez voir Fatou Gnelloy à une citation directe, vous n’avez pas besoin de faire des mandats, venir casser chez elle. Il y a trop de bruits de bottes. Si le ministère public abandonne l’acharnement, elle va venir en tant citoyenne digne. Mais tant qu’on est en train de piétiner les droits de la défense, elle ne va pas prendre le risque de se faire broyer, d’être agressée, elle peut même être tuée. Les menaces sont réelles. On a toutes les preuves. »

De l’autre côté, Me Alseny Aissata Diallo, avocat de la famille Dalein a un tout autre avis. « La défense est en train de divaguer. Comme l’a dit le président de la transition, la justice doit rester la boussole pour tout le monde. Dès l’entame de la procédure, la défense a soulevé une kyrielle d’exceptions que nous avons balayée du revers de la main et jeté dans l’océan Atlantique », a-t-il dit.

Par rapport au désistement de leur premier client, l’avocat a fait savoir : « Nous avons déposé la lettre de désistement de M. Cellou Dalein Diallo et on ne parlera plus de lui dans cette affaire. Désormais ce sont les autres parties civiles, ses frères et sœurs qui sont parties civiles. En tant qu’homme politique, il peut désister à tout moment comme toute autre personne. Autant il peut désister, autant ses autres frères et sœurs peuvent aussi ne pas désister. Le moment venu, on va prouver que toutes ces personnes qui se sont constituées partie civile ont directement souffert du dommage résultant de l’infraction commise par les deux prévenus. Si toutefois, Mme Fatou Gneloy ne comparaît pas à la prochaine audience, nous avons demandé au tribunal de décerner un mandat d’arrêt contre elle. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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