Censure

CEDEAO. Mohamed Béavogui s’est-il engagé sans avoir le mandat du CNRD ?

Le 12 décembre dernier, quelques heures avant l’ouverture du soixantième sommet ordinaire des Chefs d’État de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un « message de fraternité de la Guinée à la CEDEAO » a été publié sur la page Facebook du ministère des Affaires étrangères de la Guinée, et distribué plus tard à la presse. Ce « message » dit que « l’activité diplomatique de la Guinée s’est intensifiée. Porteur d’un message de fraternité et d’ouverture du Président de la transition, le Premier ministre, Mohamed Béavogui, a successivement eu des entretiens avec les Présidents du Togo, du Niger, de la Côte D’Ivoire, et du Ghana. Le samedi 11 décembre, le messager du Colonel Mamadi Doumbouya a rencontré le Président de la Commission de la CEDEAO et le ministre des Affaires Etrangères de la République Fédérale du Nigéria ».

« Jusqu’à dimanche matin [12 décembre NDLR], ajoute le message, le Premier ministre et sa délégation ont échangé avec les chefs de délégation des pays de la sous-région. Avant de quitter Abuja, Mohamed Béavogui a été reçu par le Président en exercice de la CEDEAO, le Président du Ghana, Nana Akufo Ado, sur  l’évolution positive de la situation en Guinée.

Au bout du sommet, le traditionnel communiqué de la CEDEAO, parlant du cas de la Guinée, a indiqué : « la Conférence se félicite de la décision récente des autorités de transition de permettre à l’ancien Président Alpha Condé de rentrer chez lui librement. La Conférence a été informée par les Autorités de transition que le Conseil National de Transition sera en place d’ici fin décembre 2021. La Conférence reste très préoccupée par le fait que plus de trois (03) mois après le Coup d’État, un chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel n’a toujours pas été publié. La Conférence insiste sur la nécessité de respecter le délai de six (6) mois précédemment décidé pour la tenue des élections et urge les autorités de la transition de soumettre rapidement le chronogramme pour les élections devant se tenir dans le délai arrêté. La Conférence décide du maintien des sanctions initialement imposées. La Conférence réaffirme sa volonté d’accompagner les autorités guinéennes en vue d’une transition réussie ».

C’était une façon très diplomatique d’exiger des autorités de la transition guinéenne un chronogramme d’ici au 31 décembre. C’est peut-être ce qu’a compris le CNRD qui, dans un communiqué de ce lundi 13 décembre rappelle qu’en « tant qu’organe central de définition et d’orientation stratégique de la transition, demeure à ce titre le seul responsable de la mise en place de tous les organes de la transition ». Une sorte de rappel à l’ordre du premier ministre chef de la mission guinéenne près de la CEDEAO et qui, apparemment a pris des engagements sans être mandaté. Ça sent le roussi. Lire ci-dessous le communiqué du CNRD.

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