Censure

‘‘Il suffit qu’un simple citoyen siffle pour que la population le suive pour violer la loi’’, regrette le procureur Moundjour Cherif

Avant de partir pour les vacances judiciaires, le ministre de la Justice, gardes des Sceaux, Me Cheick Sako, entouré des procureurs de la République, a animé, ce vendredi 4 août, une conférence de presse dans son ministère. Un des sujets débattus était le phénomène de lynchage public.

Le lynchage public est de plus en plus récurrent en Guinée. Le dernier acte s’est déroulé à Lambangni, où un jeune avait été brûlé vif par un groupe en furie. Le procureur général de Conakry, Moudjour chérif, dans son intervention, l’a rappelé : ‘’ Tout dernièrement, les deux mois passés, quatre infractions se sont produites successivement dans la zone de Lambangni : on brûle les gens vifs, la chose publique n’est pas considérée, on se rend justice. Pourquoi les gens se rendent justice ? Et après tout le monde regarde la justice. La justice ce qu’elle peut, c’est de dire le droit : juger et condamner.’’

‘’Qu’est ce qui se passe dans notre pays ? il y a beaucoup de structures sociales qui ont croisé les bras qui ont démissionné. Il n’y a plus d’autorité parentale, l’éducation civique et morale dans les écoles ne sont pas soutenues’’, a regretté Moudjour Cherif.

Avant d’ajouter que : ‘‘L’action de la justice à elle seule ne suffit pas. J’estime que la solution à cette vindicte populaire là, il faut non seulement sensibiliser mais que tout le monde lutte contre les brebis galeuses qui sont là. Quand il y a un événement, il suffit qu’un simple citoyen siffle pour que la population le suive pour violer la loi. Brûler les gens vifs, découper même les gens pour des sacrifices humains, mais où on va ? Des fois même les gens, après avoir agi aveuglement, se demandent pourquoi on a fait ça. C’est pour dire qu’ils sont entraînés par d’autres.’’

Pour sa part le ministre de la justice garde des sceaux, Me Cheick Sacko, a estimé que chacun doit agir pour mettre un terme à ce phénomène. C’est ainsi dira-t-il que ‘’ la justice est le dernier maillon de la chaîne dans ce type de phénomène. Avant d’arriver à ce maillon, il y a un travail en amont qu’on doit faire. La justice interviendra après. En matière de sensibilisation, mon collègue de la citoyenneté a déjà commencé de le faire’’, s’est réjoui Me Cheick Sako.

Ismaël Sylla pour Guinee7.com

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