Censure

La Guinée exclue d’un programme de lutte contre le Covid 19 ? La France se défend sans convaincre

Le 27 mars dernier, un communiqué de l’AFD (Agence Française de développement) indique que ‘‘dans le cadre de l’appui apporté par la France en réponse à la crise du coronavirus, Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD) et Gilles Bloch, président-directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) annoncent ce jour le lancement d’un dispositif conjoint visant à améliorer la veille sanitaire et la prise en charge des cas suspects de Covid-19 dans cinq pays d’Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Sénégal). Appelé Aphro-Cov, ce programme piloté par REACTing ciblera les laboratoires, le dispositif d’alerte précoce, les services cliniques et, via une sensibilisation et une communication renforcée, toute la population. Le montant de la subvention accordée par l’AFD à l’Inserm dans le cadre de ce nouveau projet s’élève à 1,5 million d’euros’’.

Un communiqué largement commenté dans la presse guinéenne qui, à l’image du site guineetime, a estimé que ‘‘la Guinée est absente d’une subvention de la France en faveur des pays de l’Afrique francophone’’.

Inexact, rétorque l’Ambassade de France en Guinée à travers Jean-François Robert, Conseiller politique, presse et communication.

Le diplomate explique qu’ ‘‘en effet, concernant notre appui au plan de réponse au coronavirus en Guinée, l’AFD finance actuellement plusieurs actions dont le montant global va bien au-delà des 1,5 millions d’euros, destinés à 5 pays, mentionnés dans l’article ci-dessus :

– Institut Pasteur de Guinée : La création de l’Institut Pasteur de Guinée est financée sur une subvention de la France de 4 M€, avec un laboratoire intermédiaire déjà opérationnel (qui réalise actuellement les tests de dépistage) et la construction en cours d’un laboratoire définitif. L’instruction d’un nouveau financement à l’Institut Pasteur de Guinée, sur subventions C2D pour 2,6 M€, est en cours pour permettre de faire face à des besoins complémentaires. Des réactifs et un thermocycleur pour accélérer les dépistages ont déjà été livrés en urgence.

– LABOGUI : Ce projet, d’un montant de 7 M€ en subvention, permet la réhabilitation et l’équipement de 39 laboratoires dans l’ensemble du pays, avec 8 assistants techniques guinéens et l’appui de la Fondation Mérieux. Un financement complémentaire est à l’étude pour permettre aux laboratoires des hôpitaux régionaux d’effectuer les dépistages au coronavirus à l’intérieur du pays.

La France finance également une Assistante Technique internationale à l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, au cœur du dispositif national de riposte de la Guinée.

Par ailleurs, un projet de  Prévention et Contrôle des Infections/hygiène, via une subvention de 8 M€, est en cours d’instruction avec l’opérateur Expertise France. Un assistant technique national pourrait être recruté à court terme pour appuyer à la coordination et l’opérationnalisation du plan de riposte’’.

En un mot ou en mille, M. Robert rappelle quelques fruits de la coopération franco-guinéenne dans le domaine de la Santé publique sans pour autant expliquer pourquoi la Guinée qui fait face au Coronavirus ne fait pas partie du programme Aphro-Cov.

Question : Les pays bénéficiaires de ce programme ne bénéficient-ils pas déjà, l’aide de la France dans le domaine de la santé publique ? Quid de l’Institut Pasteur de Dakar ?

La pilule a du mal à passer chez bon nombre de Guinéens qui pensent à un début de représailles de la France face à la Guinée qui a refusé d’obéir à ses injonctions de ne pas organiser un référendum constitutionnel.

La France rancunière ?

C’est ce que certains bougonnent tout en relavant qu’il serait déplorable de faire de l’amalgame entre la politique et l’humanitaire. Même si la France est libre de donner son argent à qui elle veut.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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