Censure

Saikou Yaya Barry de l’UFR : « Nous ne pouvons pas faire la bagarre pour une ethnie ou pour quelqu’un »

Saikou Yaya Barry

Dans cette interview accordée  à notre reporter, l’Honorable Saikou Yaya Barry déplore le blocage politique actuel  consécutif selon lui au refus du pouvoir de vouloir jouer de la transparence dans le processus électoral. Le député revient également sur les rapports entre son mentor Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, qui deviennent de plus en plus tendus. Lisez …….

A votre avis comment se porte  la Guinée aujourd’hui?

Honorable Saikou Yaya Barry : Je ne cesserai de le dire que nous vivons dans une situation difficile, car nous avons les gouvernants qui n’ont aucune foi d’avancer la Guinée. Dans un pays où on cherche à dribler le peuple, parce que vouloir dire que nous sommes en train de tendre des pièges à l’opposition, c’est tendre des pièges au peuple de Guinée. En ce qui concerne la démocratie c’est le peuple qui dit choisir des élus et quand l’exécutif refuse aujourd’hui  la présence des élus dans les communes, préfectures et régions c’est le peuple qui va en pâtir, car c’est lui qui sera privé des personnes légitimes qui  doivent penser à son avenir. la situation politique guinéenne est tendue mais ça devait pas l’être par ce que tout simplement le président de la République actuel et son Gouvernement ont  voulu piéger le processus électoral dès le début, en refusant d’organiser dans l’intervalle de 4 ans les élections communales.

Mais  c’est  la CENI qui organise les élections non, n’est-ce pas honorable ?

Ce que vous devez savoir, il ya une volonté politique qui doit permettre à la démocratie de s’installer dans un pays. Et la volonté politique veut dire que ceux qui sont au pouvoir doivent avoir la bonne volonté de faire en sorte que la démocratie fonctionne normalement, parce que vous n’êtes pas sans savoir que c’est l’exécutif qui devient la clé basique du coffre-fort  de la Banque centrale. Pour débloquer les moyens pour que la CENI organise des élections, c’est l’exécutif qui donne les moyens. C’est également l’exécutif qui parraine l’ensemble des autres institutions de la République.  Son ingérence donc, détenant  les moyens de l’Etat au niveau de ces institutions et puisque nous avons des responsables qui sont de moralités douteuses, cupides. Aujourd’hui quand on parle de l’organisation des élections par la CENI, c’est la loi qui le dit mais cette même loi dit que la CENI doit respecter la constitution et les lois de la République pour organiser les élections dans un Etat. A partir du moment ou l’exécutif en violation de la loi a installé des délégations spéciales, la loi a prévu que ces délégations spéciales  sont installées pour une durée bien déterminée de 3 mois renouvelables une fois devant aboutir à l’organisation des communales par la CENI. La CENI n’a pas le pouvoir de modifier ou d’intervertir les dates des élections dans une république. C’est une confusion totale que nous installe le pouvoir et ses acolytes.

Dans une de ses sorties médiatiques, le président Sidya Touré dit qu’il ne soutiendra pas l’Ufdg de Cellou. Est-ce qu’on peut voir en ces propos  comme une rupture totale entre les deux partis, qui furent jusque là des alliés ?

Je ne sais pas pourquoi ce débat continue à alimenter la vie politique guinéenne. Sidya Touré a créé un parti politique parce qu’il aspire à être président de la République mais non plus il n’a pas créé son parti pour soutenir un candidat aux élections présidentielles. Je dois vous rappeler que les élections présidentielles ne sont pas arrivées. Il est l’un des candidats donc il n’ira pas pour soutenir un candidat mais c’est d’être président de la République. Nous pensons être président de la République   de ce pays en 2015. Donc nous n’avons pas besoin de soutenir quelqu’un, nous ne sommes pas une structure qui doit soutenir l’un ou l’autre. Nous ne pensons même  pas à une alliance. Nous ne pouvons pas faire la bagarre pour une ethnie ou pour quelqu’un.

 Est-ce qu’un jour l’UFR pourrait se retrouver dans le RPG ?

L’UFR est candidat aux élections présidentielles, elle ira au second tour,  et c’est  aux autres partis de soutenir l’UFR au second tour. Nous pensons que les Guinéens vont nous soutenir pour une fois pour ne pas donner une coloration ethnique à la vie politique de notre pays. Nous estimons que les deux tendances ont atteint leur limite et que la diatribe entre les deux tendances  ethniques ne peut pas faire avancer le pays. La 3ème  voie est l’UFR. Nous estimons que les Guinéens vont se réveiller pour que nous soyons président de la République de Guinée. Nous allons élire Sidya Touré président de la République pour empêcher que la Guinée ne sombre définitivement dans cette diatribe.

La présence du président Sidya Touré dans certains marchés de Conakry récemment  est perçue   comme un début de campagne. Qu’en dites-vous ?

Le président Sidya Touré a fait ce déplacement à la demande des femmes. Nous estimons qu’aujourd’hui quand on nous appelle quelque part nous répondrons. Le président a été demandé par les femmes et il a rendu visite à ces femmes. Nous ne sommes pas en précampagne c’est le pouvoir qui est en précampagne en violation des textes de lois de la République et en utilisant le contribuable guinéen. Ils sont hors  la loi ces gouvernants et c’est au peuple de prendre conscience.

 Comment se porte l’UFR aujourd’hui?

Très bien malgré les invectives orientées vers l’UFR se porte très bien et nous pensons que le peuple de Guinée a et fera confiance en nous aux élections de 2015.

Quel est votre avis sur le dialogue politique qui s’annonce ?

Nous essayons de voir, nous savons que le pouvoir est de mauvaise foi  mais nous voulons montrer à la face du monde notre volonté toujours renouvelée pour ce dialogue avant de sortir ce pays  de l’ornière. Le peuple de Guinée n’a pas besoin de ces discussions inutiles, de parler tout le temps des élections mais le peuple de Guinée a besoin des hommes et des femmes capables de le sortir du sous-développement. Nous avons besoin normalement du respect des lois de la République parce que nous allons à ce dialogue pour parler du respect des lois.

                                                                    Interview réalisée par Alsény Fadiga In Le Démocrate

 

 

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