Censure

Sékouba Konaté parle / Autopsie de l’interview d’un tigre de papier

Que le journaliste qui n’aimerait pas interviewer un Sékouba Konaté, ancien président de la Transition qui a abouti à l’élection présidentielle de 2010, qui plus est un haut gradé de l’armée guinéenne, membre du fameux CNDD, jette sa première… plume ! C’est donc normalement une mine d’informations à exploiter…

Cependant, les informations que l’on peut tirer des nombreuses interviews de Paruski -son petit nom de jeunot-, ou de El Tigre -son petit nom de guerre-, sont très sujettes à caution. De ces interviews, en lieu et place des éléments qui pourraient aider à mieux comprendre la Transition et les élections qui s’en sont suivies ; il s’attèle plutôt à distribuer des bons et des mauvais points ; accuse sans apporter la moindre preuve ; et parfois menace…

Nous en avons pour preuve, sa dernière interview faite pour NewsGuinee. Pendant cette interview, Paruski dandine, et nous fait croire qu’il n’a pas bu que de l’eau.

D’abord techniquement, il y a un problème de synchronisation (les images ne reflètent pas la voix) -ce qui ne lui est pas imputable, c’est vrai- ; mais inflige un discrédit à l’interview, donne l’impression d’une manipulation.

Mais faisons-nous violence et tenons pour authentiques les propos tenus par le Général. De toute façon, il a l’habitude de tenir ce genre de propos… Et disons qu’il n’a fait qu’en rajouter à la confusion, à la polémique et au cloisonnement du pays. ‘‘Il n’y a pas de raison que les ressortissants de la même région ne s’associent pas’’, estime-t-il en guise de soutien à Dr Ousmane Kaba.

Et comme à ses habitudes, El Tigre enchaine des accusations sans apporter la moindre preuve : ‘‘Bah oury a reçu un million d’euros d’Alpha Condé pour déstabiliser l’UFDG’’ ; ‘‘Alpha Condé a manipulé Conté en arrêtant les Diarra. Si les Malinkés ne savent pas, je vais leur dire ça’’, etc.

Ceux qui sont mis au banc des accusés sont sans défense, jetés en pâture. Et c’est là où ses interviewers devraient intervenir pour lui demander avec insistance les preuves de ses accusations, ou les recouper avant la diffusion de l’élément. Une démarche aussi bien journalistique que de salubrité publique.

Une chose est cependant claire : les nombreuses interviews montrent les signes d’un spleen que le tigre de papier a du mal à gérer.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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