Censure

Structures sanitaires de Guinée : Le constat alarmant de nos députés

C’est par une conférence de presse, qui s’est déroulée à la maison de la presse de Guinée, que la commission santé de l’assemblée nationale, a fait vendredi dernier, le compte rendu de son deuxième contrôle des structures sanitaires de Conakry et de l’intérieur du pays.

Dénommé projet de « participation des citoyens à la gouvernance de la santé » (CIHG), ce contrôle composé d’un équipe de députés, d’assistants parlementaires, de représentants du ministère de la Santé, a porté sur  51 sites et a été effectué par le (FHI 360) et le Search For Common Ground avec l’appui financier de l’USAID.

Lors de cette mission, il a été question de recueillir les préoccupations des citoyens en matière de santé sur un plan d’ensemble ; la situation du système sanitaire du pays en termes de performance et de faiblesse. Mais aussi, de proposer des recommandations pour améliorer et renforcer l’appropriation des centres de soin par les communautés.

Au prime abord, le Président de la commission, l’honorable Ben Youssouf Keita a signifié que : « le constat général, n’est pas du tout satisfaisant. Car les infrastructures hospitalières datent de la période coloniale, en commençant par l’hôpital Ignace Deen qu’on appelle, hôpital Balai qui a été construit en 1901. Aujourd’hui il est totalement vétuste. Le scanner qu’il y a à l’hôpital Sino guinéen est de 2 barres, alors qu’il faut 64 barres, il y a un manque criard d’équipements. La vétusté du matériel accompagne la vétusté des infrastructures. Imaginez-vous, nous n’avons pas d’IRM, il n y a qu’un seul IRM, au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale, alors qu’il faut dans toutes les capitales régionales des IRM, des scanners pour que les spécialistes puissent travailler.»

« Le constat vraiment, n’est pas reluisant. Cela se comprend parce que nous avons un budget infime pour la santé. Nous sommes actuellement à 8,2%. Même ces 8,2%, 95% de ce montant sert à payer le personnel médical alors comment on va investir ? Avec quoi on va acheter les équipements ? Avec quoi on va rénover les hôpitaux ? Il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de courant, les infrastructures datent de la période coloniale, il y en a un peu partout ainsi… dans la grande majorité, les infrastructures sont vétustes et inadaptées, soit construites pendant la période coloniale ou les premières années de l’indépendance. Le matériel est vétuste, 70% du matériel date de 25, 30 ou 40 ans. Il y a que dans beaucoup de ces lieux il n’y a pas de plateau technique requis, pas de laboratoires, pas de cabinets dentaires, les blocs opératoires, s’ils existent, il n’y a pas de stérilisateurs, il n’y a pas de salle de réanimation. Le personnel qui est là, très peu sont qualifiés, beaucoup sont des stagiaires, qui sont là depuis 10 ans ou 15 en tant que bénévoles sans être pris en compte par l’Etat. Enfin, les subventions qu’ils doivent recevoir, leur parviennent difficilement ou n’arrivent pas, ou ce sont des bribes qui arrivent. Les 15% que les communes doivent donner pour assister le fonctionnement des hôpitaux ne sont pas versés », a-t-il détaillé.

Finalement au compte des objectifs : « c’est de toucher du doigt la réalité, montrer à travers vous la presse, conscientiser non seulement nos dirigeants afin que tout le monde, s’accorde à accorder un budget important au ministère de la santé. Tant qu’on n’aura pas obtenu les 15%, on ne peut pas parler de santé. D’autres part, plaider auprès des partenaires techniques et financiers qui a travers l’action de contrôle gouvernementale que nous les députés nous menons soit rassurés et encouragés que l’argent de leurs contribuables qu’ils mettront à la disposition de nos gouvernants sera suivi au pied de la lettre par les députés que nous sommes», a-t-il fait savoir.

Au-delà des insuffisances signalées, les honorables députés, ont par ailleurs remarqué des avancées, dont entre autres, le respect de la gratuité de la césarienne et le respect d’hygiène. Tout en indiquant la visite des centres sanitaires privés et insulaires comme les deux prochaines étapes de ce contrôle.

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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