Censure

« Une femme m’a dit qu’elle a été violée par 5 Touaregs, le lendemain elle est morte », témoigne Fatoumata, ex émigrée

Un atelier de planification des volontaires du projet Migrants As Messengers sous la supervision de l’Organisation Internationale pour les Migrants (OIM) a eu lieu, lundi 13 juillet dernier, dans un réceptif hôtelier de la place. L’objectif, selon les organisateurs, est que par le biais de cette initiative, l’équipe en charge de la mise en œuvre du projet entend planifier en synergie avec les volontaires MaM basés à Conakry, les activités futures.

Ce sont 34 citoyens guinéens (16 femmes et 18 hommes) rentrés récemment de l’étranger qui se sont engagés sur la base du volontariat, à informer en s’inspirant de leur propre parcours migratoire, les communautés sur les dangers de la migration irrégulière.

Selon, Lucas Chandelier, chargé de communication à l’OIM-Guinée, « ce projet c’est d’associer les migrants retournés mais pas simplement des migrants qui ont fait la migration irrégulière. Ça peut être des gens qui sont partis étudiés à l’étranger. Tous les gens qui ont vécu la migration. A la sensibilisation, à la fois sur le danger de la migration irrégulière mais aussi sur les voies de migration légale, les opportunités qui existent en Guinée. L’association peut être de la diaspora au développement national », a-t-il expliqué.

Et de poursuivre : « en Guinée, au niveau de la migration irrégulière, les femmes sont assez minoritaires. C’est quelques jeunes filles qui partent. Il y a quelques-unes qui partaient rejoindre leurs maris établis en Libye comme travailleurs sur place en attendant d’aller en Europe. Mais tout ça, ça représente une partie assez minime de la migration irrégulière dans le cadre de la Guinée. Ça fait près de 2%. Mais les femmes ont un rôle très important dans la famille africaine. Donc, c’est très important qu’on puisse toucher ces femmes, parce qu’elles ont un pouvoir de décision à la fois sur leurs enfants dans la volonté de migrer, ça peut être aussi sur le financement de migration irrégulière. Ça peut être des terres qui sont vendues, ça peut être des bétails qui sont vendus. Donc, on sait que les femmes ont un rôle important à jouer. Elles ont un rôle important aussi dans l’information au sein de la famille parce qu’elles se déplacent, elles vont au marché et à plusieurs endroits. Quand elles rentrent à la maison, il y a des discussions en famille et la femme a son mot aussi à dire. »

Fatoumata Diallo est une migrante retournée d’Algérie, elle fait partie des bénévoles de l’OIM : « Je suis contente de participer à cette formation pour que je puisse dire aux gens de ne pas aller. Parce que moi j’ai vécu, je sais ce qui se trouve là-bas. J’ai vu beaucoup de choses là-bas. Il y a des femmes qui sont violées, des gens meurent dans le désert. Ce que les gens disent comme quoi une fois là-bas tu vas travailler, il y a de l’argent, ce n’est pas vrai. »

Plus loin, Fatoumata, témoigne : « Une femme était venue me trouver là où j’étais. Elle était violée, le lendemain elle est décédée. Lorsqu’elle est venue en Algérie, elle m’a trouvée là-bas, elle a dit que cinq Touaregs l’avaient violée sur la route. Le lendemain de son arrivée, elle est décédée. Moi aussi j’étais découragée je voulais rentrer au pays mais je n’avais pas de l’argent pour rentrer. J’étais obligée de travailler pour que je puisse rentrer. La femme était camerounaise. »

Bhoye Barry pour guinee7.com

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