En prĂ©lude de la commĂ©moration du 47Ăšme anniversaire de la nuit des pendaisons du 25 janvier 1971, lâAssociation des Victimes du Camp Boiro (AVCB) a tenu une confĂ©rence de presse, ce mardi 23 janvier 2018, Ă la Maison de la presse, Ă ColĂšah, au cours de laquelle les victimes ont encore demandĂ© justice.
« Le 25 janvier 1971, des cadres connus pour leur probitĂ© morale et politique furent pendus Ă Conakry, en plein centre-ville, Barry 3, BaldĂ© Ousmane, Magassouba Moriba et Keita Kara de Soufiane. Chacune des 33 prĂ©fectures reçut un lot de personnes Ă pendre. LâidentitĂ© de certaines victimes reste encore inconnue. Le PDG (Parti dĂ©mocratique de GuinĂ©e, au pouvoir, ndlr) dĂ©clencha des instants de barbarie jusque lĂ inimaginables dans nos sociĂ©tĂ©s. Des foules furent incitĂ©es Ă mutiler les corps des victimes, dans une atmosphĂšre hystĂ©rique et haineuse, et tout cela accompagnĂ© de chansons improvisĂ©es. Les familles ne furent jamais informĂ©es des lieux dâenterrement des victimes. Elles furent soumises Ă des menaces et Ă des Ă©changes en silence. Leurs biens furent volĂ©s par les dignitaires du rĂ©gime Ă lâĂ©poque », a dĂ©clarĂ© Lamine Kamara, rescapĂ© du camp Boiro et membre de lâAVCB
« Suite aux exactions du 25 janvier, le rĂ©gime marqua une pause de quelques mois, avant dâengager dâautres purges qui culminent le 18 octobre 1971, qui verront lâextermination de lâĂ©lite guinĂ©enne et la soumission de la population Ă une psychose de terreur. Les traumatismes infligĂ©s Ă la nation Ă cette Ă©poque seront toujours lĂ , si des mesures ne sont pas prises pour restaurer la vĂ©ritĂ© et rĂ©tablir les victimes dans leurs droits », ajoute-t-il.
Depuis cette date, selon Lamine Kamara, les douleurs accumulĂ©es et non gĂ©rĂ©es de la terreur du PDG planent sur notre nation. Câest pourquoi, « le refus de les confronter par les gouvernements successifs met la nation en danger. Il engendre un dĂ©ficit citoyen incompatible avec la dĂ©mocratie que souhaitent les populations de notre pays », soutient-il.
« En cette date de mĂ©moire, notre association en appelle Ă toutes les personnes Ă©prises de justice, pour exiger la restauration de la vĂ©ritĂ© historique et lâĂ©radication du silence coupable des dirigeants. Nous demandons au gouvernement guinĂ©en dâengager des efforts consĂ©quents pour que cette erreur dâune autre Ă©poque soit Ă©clairĂ©e. Nous invitons tous les acteurs guinĂ©ens Ă se joindre Ă cette lutte indispensable, pour que les crimes et les injustices qui ont Ă©tĂ© commis dans ce pays ne se produisent jamais », conclut-il.
Bhoye Barry pour guinee7.com