Censure

Mines. Des hauts cadres convoqués à la gendarmerie après des paiements de Bel Air Mining

Plusieurs hauts cadres du ministère des Mines et de la Géologie ont été convoqués et entendus ces derniers jours à la direction des investigations de la gendarmerie nationale dans une affaire liée à la forte amende infligée en juillet 2023 à la société Bel-Air Mining (Alufer), ont indiqué des sources à WESTAF MINING.

Selon nos sources, des soupçons de paiement d’éventuels pots-de-vin (Ndlr : non encore étayés par des preuves tangibles) seraient à la base de cette enquête.

Pour l’heure, les intéressés ont fait des dépositions « à titre de témoins » et aucun d’entre eux n’avait été retenu par la gendarmerie à la date du mercredi 8 novembre 2023.

Selon nos sources, les gendarmes ont été mis en branle suite à « une dénonciation anonyme », laissant peser un climat lourd au ministère des Mines et de la Géologie, où les rapports entre le ministre Moussa Magassouba et plusieurs de ses collaborateurs directs ne sont pas au beau fixe.

Pour rappel, le samedi 10 Juin 2023, une barge affrétée par la société Bel Air Mining a chaviré en pleine mer, déversant ses 7000 tonnes de bauxite contenues dans ses cales.

L’incident n’avait pas été directement signalé par les responsables de la société, mais des résidents avaient saisi l’administration minière.

Une mission du ministère des Mines s’était par la suite rendue sur le site de Bel Air Mining et rendu ses conclusions.

Une source a dit à WESTAF MINING qu’une proposition d’amende d’environ 1,7 millions de dollars USD avait été faite par les missionnaires en fonction de leur constat sur le terrain, même si cette information a été rejetée en bloc par un proche collaborateur du ministre des mines.

Quoi qu’il en soit, une amende record d’environ 7 millions USD, soit 60 milliards 215 millions de francs guinéens (GNF) a été imposée à l’entreprise fautive dont les activités ont été suspendues quelques heures après le chavirement de la barge.

Le montant de l’amende était d’autant plus surprenant que Bel Air Mining était en phase de redressement après avoir subi 2 ans plus tôt des pertes comprises entre 50 à 70 millions USD (Ndlr : chiffres de mars 2021).

Pour relancer son exploitation, Bel Air Mining  a dû payer une première tranche d’environ 2,3 millions USD, soit 20 milliards 215 millions GNF.

Selon nos sources, deux autres paiements ; un premier d’environ 1,5 million USD et un second d’environ 1 million USD sont venus s’ajouter aux 2,3 millions USD.

« A date, l’entreprise a payé plus des 2/3 de l’amende », a dit à WESTAF MINING une source du ministère des Mines.

Ce sont ces transactions qui feraient l’objet de suspicions et au rythme où vont les choses, il est à craindre qu’une suspicion en entraîne une autre…

Avec Westaf Mining

 

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