Censure

Guinée. Des réseaux sociaux sans VPN, ok. Mais…

Depuis la nuit dernière, les Guinéens ont accès aux réseaux sociaux sans avoir à se cacher derrière le voile du VPN. Une décision surprenante, mais bienvenue, on imagine, de la part du général Mamadi Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée. La coïncidence avec sa baignade de popularité dans les rues de Kaloum la journée d’hier n’a pas échappé à l’œil averti de nombreux observateurs.

Hier donc le no1 du CNRD, désireux de prouver qu’il se porte à merveille malgré les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, a décidé de faire un plongeon dans les eaux tumultueuses de l’opinion publique. Une manière peu subtile de tester sa popularité après avoir renvoyé le gouvernement Goumou de manière quelque peu brutale.

L’ouverture des réseaux sociaux sans VPN semble être une pièce supplémentaire dans le puzzle complexe de l’opération séduction du général Mamadi envers la population guinéenne. Mieux, là on est en train de nous dire sans le dire que le problème résidait dans le gouvernement chassé et non dans les canaux de communication eux-mêmes. Cependant, accéder aux réseaux sociaux sans VPN est un pas dans la bonne direction, mais ce n’était plus le combat principal des Guinéens qui préféraient se concentrer sur des problèmes plus concrets tels que le manque d’électricité, la flambée des prix, la répression de la presse, les détentions arbitraires, le déficit démocratique flagrant, excusez du peu.

En un mot ou en quatre, le général Mamadi doit mettre de côté ses bains de foule spectaculaires et se concentrer sur des actions tangibles qui amélioreront réellement la vie quotidienne des Guinéens. Car, aussi charmante soit-elle, la politique des réseaux sociaux sans VPN ne fait que masquer les véritables enjeux auxquels le pays est confronté.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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