Censure

Mines. L’ancien ministre Ahmed Kanté et Cie poursuivis pour abus de confiance

Ahmed Kanté, ancien ministre des Mines sous le régime Lansana Conté, patron d’une société minière et deux de ses collaborateurs, à savoir : Claude Lorcy et Philippe Rogers sont poursuivis par devant le tribunal de première instance de Kaloum, par société Africa Bauxite Corporation pour des faits présumés d’abus de confiance et de concurrence déloyale.

En effet, cette société leur reproche d’avoir, en 2019, répliqué la société Guinea investissement Corporation (GIC) pour remplacer la joint-venture par la société SD Mining (SDM) lorsqu’ils ont constaté un conflit d’intérêt entre ABC et ER, une des sociétés partenaires.

À la barre, Ahmed kanté a nié les faits qui lui sont reprochés.

Les conseils du prévenu ont soulevé des nullités. Pour Me Sékou Fofana, « dans cette affaire, il y a plusieurs conseils. Le cabinet d’instruction qui a fait l’enquête d’information judiciaire n’a pas communiqué, n’a pas mis le dossier à la disposition des conseils du prévenu ou de l’inculpé alors que cela a un intérêt capital. Nous en tant que conseils de l’inculpé, nous n’avons pas reçu communication de la procédure pour nous permettre de prendre ou de faire nos observations qui pourraient nous permettre de ne pas être là aujourd’hui. Le dossier que je vois ne devrait pas être devant ce tribunal ».

Selon les avocats de la partie civile, ce n’est pas à l’avocat de l’ancien ministre de demander la ‘‘nullité de la procédure’’, mais plutôt ceux de ses co-accusés. « C’est une demande nulle qui est là. C’est dilatoire, c’est pour juste amuser la galerie. Nous demandons au tribunal de rejeter cette demande de nullité de la défense’’, a déclaré Me Alkaly Mohamed Touré.

Avant de poursuivre en se basant sur les propos tenus par l’accusé à la barre :  « aujourd’hui les avocats du prévenu Ahmed Kanté viennent pour soulever l’exception tirée de la nullité de la procédure antérieure au motif que le dossier n’avait pas été mis à leur disposition devant le juge d’instruction. En réalité, c’est une demande qui a été formulée par l’un des conseils parce que comme vous avez dû le constater l’un des conseils a reconnu avoir reçu communication du dossier. Monsieur Kanté lui-même reconnaît avoir reçu notification n’est-ce pas de l’ordonnance de renvoi ? Alors ils invoquent les dispositions de l’article 282 du code de procédure pénale en la matière. Et nous sommes à l’instant à cette phase, nous nous estimons que la défense de Kanté est certes multiple mais indivisible. »

Le ministère public, quant à lui, a suggéré au tribunal de vérifier si les avis de mise à disposition aux conseils figurent dans le dossier. Si c’est le cas, de rejeter l’exception de nullité soulevée par la défense.

Le juge Ousmane Sylla a renvoyé l’affaire au 13 mai prochain pour statuer sur l’exception soulevée par les avocats de la défense.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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