Censure

Amadou Damaro, de la majorité présidentielle: «Il faut cesser de reprocher à Alpha Condé de trop aimer son bébé»

Amadou Damaro, président du Groupe parlementaire de la majorité présidentielle a invité ses compatriotes à mieux s’investir pour la Guinée, en travaillant moins pour soit même, dans un entretien accordé à notre reporter. L’honorable député a aussi abordé des questions liées à la rumeur sur les passeports diplomatiques et la gestion des  pourparlers avec les syndicats autour du prix du carburant. 

L’opposition vient d’introduire un recours en annulation à la justice pour les 10 démembrements dans lesquels les quotas de l’opposition n’auraient pas été respectés, des  circonscriptions dans lesquelles les démembrements de l’UFR ont été extraits du quota affecté à l’opposition. Qu’en pensez-vous M. Damaro? 

Amadou Damaro Camara : Bon ! Je crois que c’est un problème qui doit être réglé au niveau de la CENI. J’ai entendu aussi des plaintes comme quoi, l’UFDG principal parti de l’opposition voudrait occuper 21 sièges sur 23 à Dalaba et à Pita. Est-ce que ça aussi c’est normal que l’opposition soit aussi à 99 pour cent dans ces deux préfectures, je ne crois pas. 

Il y a un projet de loi portant attribution des passeports diplomatiques aux députés et à leurs proches, qui a suscité un tollé à l’assemblée nationale. Qu’envisagez-vous concernant ledit projet ?

Il n’y a pas de projet, c’étaient des rumeurs. C’est des messieurs qui ont voulu se donner de l’importance sur la place publique. Il n’a jamais été question d’un tel projet. D’ailleurs, la dernière mouture de notre projet de règlement intérieur, la première mouture de l’avant-projet  de notre projet de règlement intérieur est terminée il y a  trois jours seulement. Cela ne faisait pas partie.

Vous êtes membre du comité de suivi de l’accord du 19 février. Ce comité devrait se retrouver tous les mercredis. Qu’avez-vous  obtenu depuis? 

Je suis même le président de ce comité de suivi. Je crois que Diawara a bien détaillé les choses. La seule différence est que nous n’avons pas mis de date butoir. On n’a pas dans l’accord une date pour dire c’est à cette date que le carburant doit baisser. Nous avons clairement dit qu’après les revus, on allait se retrouver pour négocier, et étudier les possibilités de la baisse du prix du carburant. Il n’est pas dit à la date du 19, les prix doivent baisser. On a même introduit une disposition pour dire si la tendance est à la baisse et s’il y a hausse de maintenir le prix jusqu’en décembre. Si la tendance à la baisse continuait, on allait se retrouver après le passage de Fonds monétaire pour négocier de la  possibilité de la baisse  du prix de carburant. Je ne sais pas ce que vous entendez par espoir.

Vous savez pendant que nous sommes en train de négocier le président de la République a reçu les syndicats pour leur expliquer après le passage du Fonds monétaire, pour défendre un peu la situation, à ses   secrétaires généraux des différentes centrales. Pas plus tard qu’avant-  hier (dimanche, ndlr), je lui ai posé la question pour dire ce qu’on a, et  où on en était, pour   mieux m’informer parce que j’étais un peu absent.  Alors il m’a dit oui,  j’ai reçu les secrétaires généraux des syndicats apparemment   l’atmosphère est assez sereine. 

L’actualité qui défraye la chronique c’est l’absence des autorités guinéennes à l’inauguration de la grande mosquée de Fatako. Vous avez certainement une réaction, M. Damaro?

J’avoue que j’ai lu ça sur le net. L’explication que je peux donner, c’est  qu’on n’a pas essayé de les ignorer. En inaugurant parce que  ce n’est pas une mosquée communautaire, c’est une mosquée qui a été  construite par Ousmane « Sans loi ». Et quand on inaugure une telle   mosquée,  un tel édifice, le minimum, c’est de dire au sous-préfet  veillez informer le préfet, le gouvernement pour leur dire que je planifie d’inaugurer ma mosquée, voilà. Moi j’étais surpris, je ne connais pas le dossier. A l’inauguration de la mosquée de Koin, j’ai eu l’honneur de couper le cordon. Mais j’étais là avec les collègues de   l’opposition. Il y avait une forte délégation de l’UFDG conduite par le troisième vice-président de l’assemblée. Il y avait pratiquement tous  les députés de la sous-région. 

Les relations personnelles entre le Président et Ousmane « Sans loi » ne doivent pas impacter sur la gestion de l’Etat…

Non ! Ce n’est pas une gestion de l’état, l’inauguration d’une  mosquée n’a  rien avoir avec la gestion de l’Etat.

D’abord l’Etat guinéen est laïc. C’est quand il y a eu comme on   l’a dit de 3000 à 4000 personnes quelque part dans un coin de la   Guinée, l’autorité ne  se reste que locale, doit quand  même se faire représenter. Franchement je ne sais pas quoi, j’ai été surpris même sinon les   officiels ne vont pas seulement inaugurer des mosquées où il n’y a que les   partisans du RPG, plusieurs. Koin n’est pas RPG mais on a été. C’est le ministre Bah Ousmane qui conduisait la délégation  gouvernementale. Moi je conduisais la délégation de l’assemblée et il   y avait une forte délégation de l’UFDG et il y avait l’UFR. Tout le   monde était là, on a fait l’inauguration, on a mangé ensemble, etc. je ne vois pas pourquoi…

La Guinée a l’air d’aller très mal aujourd’hui, vu  les crises qui minent la majorité des institutions dont la HAC, la Cour Constitutionnelle, les mouvements syndicaux, M. Damarao, en tant que parlementaire,  comment pouvez-vous expliquez cela ?

Il y a un problème de leadership, mais aussi un problème de conscience professionnelle, de la conscience non seulement du passé, de la connaissance du présent et de la vision pour l’avenir. Il faut qu’on    accepte de travailler pour le pays et travaillons moins pour soi-même. 

 Le président était à votre siège le samedi dernier, ce qui signifie qu’il a une main mise  sur le parti. Chose  qui est contraire aux textes de loi.  Votre réaction?

Le RPG est un bébé d’Alpha Condé. Il faut cesser de lui reprocher de trop aimer son bébé.

Le professeur a annoncé à cette occasion la  tenue du congrès de cette formation politique,  mais en commençant par la base. Où en sommes-nous aujourd’hui?

Oui ! Ça  commence, c’est pourquoi il y a beaucoup de remous parce   que les règles sont dures pour certains, quand on dit allez-y d’abord à    la base pour se faire élire là-bas, la volonté du président est que tout  responsable désormais du parti doit être l’émanation de la volonté  des militants à la base. On ne désignera plus personne à la tête. Tu dois aller à la base, si tu veux être militant te faire élire par le comité de base.

L'indépendant

Entretien réalisé par Alpha Amadou Diallo

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