Censure

Mines. Simandou. On comprend mieux pourquoi le colonel Doumbouya a pris une décision histori(s)que

Hier à la télé nationale, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Morisanda Kouyaté, critiquant la politique de coopération du régime d’Alpha Condé a pris pour exemple, le cas Simandou. « Vous avez vu que le président [colonel Mamadi Doumbouya] a été obligé de demander à ce qu’on revoit Simandou. Alors, on disait qu’on vient prendre votre fer, nous partons avec sur les rails qui vous sont interdits. Nous faisons les rails pour prendre votre fer, nous l’amenons au port, nous mettons dans le bateau mais après, personne sur ces rails. Si vous créer un projet autre que le nôtre, ce projet ne doit pas utiliser nos rails pour transporter. C’est qu’elle coopération ça ? Deuxième producteur de bauxite dans le monde, regardez nos routes. Donc, ce n’est pas gagnant gagnant. C’est gagnant perdant et la Guinée c’était gagnant perdant », a fait croire le ministre Kouyaté.

Seulement voilà. Les propos du ministre prouvent à suffisance la non maitrise du secteur minier par les membres du gouvernement de la transition qui, on le comprend aisément maintenant, donnent de fausses informations au président de la transition obligé à son tour de prendre les décisions éminemment ‘‘histori(s)que’’ (OGP).

Il vous souviendra que le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba s’était joué de la vérité sur le plateau de la télé nationale à propos du même projet Simandou quand il a fait arrêter les travaux et a mis sur le pavé des milliers de travailleurs guinéens. Et compromis un projet qui devait sous peu apporter un ballon d’oxygène à notre économie.

Qu’on se le tienne pour dit, le projet du chemin de fer de Simandou, contrairement à ce que Morisanda dit, a été conçu pour être multi-utilisateur. Et ça c’est dans la convention de base signée le 12 novembre 2019 avec le consortium SMB-Winning pour la construction d’une ligne de chemin de fer à écartement standard (SGR) d’une longueur de 679 km et d’un port en eau profonde.

Par ailleurs se plaindre de l’état de nos routes pendant que nous exploitons la bauxite à grande échelle est un fait. Mais mettre ce manquement sur le dos des entreprises minières serait de leur intenter un mauvais procès. La véritable question c’est : que fait l’Etat de l’argent qui lui revient dans l’exploitation minière ? Bon an, mal an le secteur apporte à l’Etat plus de 500 millions de dollars, sans compter, les emplois, les innombrables apports directs aux communautés locales, etc. Cette somme utilisée à bon escient ne devrait-elle pas aider à construire notamment nos routes ?

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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