Censure

Recrutement dans l’armée. Les candidats broient du noir

Depuis un certain moment, le terrain de football, près du camp Samory Touré de Conakry ne désempli pas. La raison ? Des jeunes guinéens désireux d’intégrer l’armée s’y pressent avec des enveloppes Kaki à la main. A écouter ceux qui attendent à tour de rôle que leurs dossiers soient reçus, c’est la croix et la bannière.

Emmanuel, diplômé en Linguistique, parle d’un contraste entre le communiqué du ministère de la Défense et la réalité sur terrain. « Mes premières heures ici, c’est un calvaire. Ça n’a pas été facile d’avoir accès au camp. Ils doivent chercher à améliorer la façon d’organiser. Parce que tu ne peux pas te permettre de lancer un appel sans être en mesure d’encadrer. Il faut prendre des précautions pour que les gens aient la chance de passer rapidement et quitter. Il y a beaucoup de jeunes qui sont là qui n’ont pas d’emploi et qui essayent d’en trouver. Certains peuvent venir, le diplôme est légalisé mais l’extrait de naissance n’est pas légalisé. On leur demande de se retourner. Alors que dans le communiqué ce n’est pas ce qui est recommandé. Et nous fournissons les documents conformément au communiqué du ministère de la Défense », s’est-il plaint.

Et ce n’est pas tout. « A ma grande surprise, aujourd’hui je viens trouver un autre circuit que je n’étais pas habitué à voir. Tu te fais inscrire sur une liste, tu donnes ton numéro et quand on t’appelle, si tu n’es pas là, aucune autre personne ne peut te représenter », a-t-il déploré.

Tout comme lui, Mohamed dit avoir d’ « énormes difficultés. Vous voyez la foule qui est là. On se présente ici quelques fois à 4h (le matin) et d’autres passent la nuit ici. Il y en a qui viennent de Coyah, Kindia. Mais quand nous arrivons ici, il y a trop de pagailles. L’autre fois le président de la Transition, Mamadi Doumbouya a dit de récupérer les dossiers de toutes les personnes qui sont là. Mais on voit le contraire. Quand on vient ici, ils font l’appel, et ne prennent que 30 personnes. Ils les font entrer dans la caserne et ils peuvent prendre là-bas 30 minutes. S’ils continuent à prendre comme ça, tout le monde ne pourra pas passer. Je demande à l’Etat de nous aider. On paye le transport », a-t-il fait remarquer.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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