Censure

UNESCO : Un fumet de « Tiebou Dieune » sur un air de rumba (Par Top Sylla)

L’un à la suite de l’autre, l’art culinaire sénégalais, à travers le célèbre « tiebou diène», et la non moins célèbre rumba congolaise viennent d’être inscrits par l’UNESCO (organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Plat national du Sénégal, le « tiebou diène », en langue Wolof une recette culinaire à base de riz, de poisson et de légumes, avait déjà conquis des papilles gustatives bien au-delà des frontières du pays de la Teranga. Dans maintes contrées de la sous-région, et ailleurs, il reste un repas prisé, même avec des variantes plus ou moins proches de celui que l’on pourrait déguster à Saint-Louis, d’où il serait originaire, ou à Soumbedioune dans Dakar. Un peu à l’image de notre « riz gras » ici en Guinée, très présent lors des cérémonies de baptême et de mariage.

Quant à la rumba congolaise, cette décision de l’institution spécialisée des Nations-unies vient labéliser une musique qui berce l’Afrique au sud du Sahara depuis des lustres.

Maintenant, avec cette consécration ce genre musical revêt une dimension encore plus importante, en devenant tout simplement un patrimoine protégé de toute l’humanité. Tout comme, par exemple, le reggae jamaïcain ou le tango argentin. Ou encore sa « cousine », la rumba cubaine devenue, elle, patrimoine de l’humanité en 2016.

Cette dernière d’ailleurs serait en quelque sorte un avatar de la « n’koumba », une danse née en Afrique centrale, précisément au royaume du Kongo, qui sera rebaptisée rumba une fois arrivée sur l’île de Cuba, comme on dirait dans les hardes des esclaves, il y a des siècles de cela.

C’est dans les années 30, que la rumba est revenue en Afrique, son berceau. Notamment sur les deux rives du fleuve Congo, appelé Zaire à l’époque du président Mobutu, grand mécène devant l’Eternel.

Grâce à des talents comme Joseph Kabasele « Grand Kalé », des virtuoses de la guitare tels Docteur Nico Kasanda, Franco Luambo Makiadi, Mavatiku Michelino, des chanteurs de légende à l’image de Tabuley Rochereau, Papa Wemba, ou encore un saxophoniste de génie de la trempe de Kiamuangana Mateta Verckys, et bien d’autres encore, la rumba congolaise a rapidement acquis ses lettres de noblesse, et irradié le continent africain de ses mélodies au rythme de ses pas de danse.

Après « l’espace culturel du Sosso Bala » en 2008, incluant le légendaire balafon et les traditions qui y sont liées, on espère que des recettes culinaires guinéennes, des danses et des musiques bien de chez nous, rejoindront, dans les années à venir, le « tiebou dieune » sénégalais et la rumba congolaise dans le patrimoine immatériel de l’humanité.

Parenthèse est une chronique de l’émission « Cartes sur Table » sur Ndimba radio (100.1), à partir de 10 h du lundi au vendredi.

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