Censure

Crief. Oyé questionné sur sa gestion et sur l’acquisition de ses biens

Oyé Guilavogui, ancien ministre d’Alpha Condé, était devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), ce mercredi, pour répondre des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. L’accusé a rejeté tous les faits qui lui sont reprochés.

Il a été questionné par le procureur sur la somme de 328 millions de dollars destinés à l’établissement de la fibre optique en Guinée. Il a répondu : « Le déploiement de la fibre optique est effective dans tout Conakry, le câble sous-marin est là. La Guilab est la… »

Ensuite, le procureur lui a posé la question de savoir si c’est son salaire que lui-même a estimé à 10 millions GNF en tant que ministre et 13 millions 500 mille en tant que ministre d’Etat, qui lui avait permis d’avoir les biens dont il dispose, Oyé a fait savoir : « je suis un homme d’affaire. Malgré ma position de ministre, j’ai continué à faire mes activités que j’ai confiées à d’autres personnes. »

À propos des mosquées qu’il a construites, il a dit ne pas se souvenir du nombre. « Parce que j’en ai assez construit et cela avant que je ne sois ministre », a-t-il précisé.

Il a aussi reconnu avoir au moins 5 comptes bancaires.

Ensuite, il a été amené à s’exprimer sur la campagne de reboisement quand il était à la tête du ministère de l’Environnement. « A peu près 10 milliards. Cela a été correctement exécuté. Puisque toutes les préfectures avaient bénéficié », a-t-il lancé.

Pour sa part, Me Salifou Beavogui s’est attelé à démonter les accusations portées contre son client.

Il a dans sa stratégie amené son client à dire les conditions dans lesquelles il vit actuellement à la maison centrale. Ce dernier a signalé qu’il vit « sur un matelas, à terre. Pas dans un lit. Je m’efforce pour ne pas allonger la liste des gens qui sont à l’hôpital », a-t-il dit.

Sur la question de détournements de deniers publics, l’avocat a accentué ses questions sur sa gestion de la relance de la Sotelgui et l’installation de la fibre optique. À cette occasion, l’accusé a fait savoir qu’il avait tellement assuré pour l’installation de la fibre optique que « tout le temps que j’ai été aux Télécoms, j’ai reçu plusieurs fois des satisfécits de la part d’organismes non gouvernementaux et félicité au sein du gouvernement ».

Par rapport à la somme destinée à la relance de la Sotelgui, Oyé Guilavogui a expliqué que pour avoir accès à cet argent, « il y a tout un circuit pour accéder à l’argent. Chose qui ne permet pas de jouir librement de l’argent public ».

Selon lui, « le projet de la relance de la Sotelgui avait été exécuté à 100% par la société Huawei. Il ne restait plus que l’exploitation ».

Par ailleurs, Oyé Guilavogui a expliqué que : « la plantation de Macenta et la concession qui s’y trouve sont familiales. Quant aux deux parcelles qui sont du côté de Pamalap, Je les ai eues lorsque j’étais à Café culture. Les Deux duplex, celui de Sangoyah je l’ai construit en 1996 et celui du Centre émetteur, je l’ai acquis à la suite de la vente d’un terrain que j’avais. »

Pour les faits de blanchiment de capitaux, Me Salifou Beavogui s’est appesanti sur les nombreuses mosquées construites par son client qui a déclaré avoir « investi sur fonds propre aidé par les gens ».

A la suite de cela, Me Salifou Beavogui, a demandé une mise en liberté de son client, assurant que ce dernier sera là à chaque fois que le besoin se fera sentir.

Selon le parquet, cette demande est prématurée et inopportune, il a ainsi demandé au juge de rejeter la demande.

Quant à la partie civile, elle a demandé à la cour d’assortir sa décision au cautionnement des intérêts civils.

Le juge a renvoyé l’affaire au 5 avril 2023, pour la production de pièces par la défense de Oyé Guilavigui et pour statuer sur la demande de mise en liberté.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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