Censure

Procès des événements du 28 septembre/ Le ministre Mohamed Lamine Fofana donne les raisons du retard

Face à la presse, ce jeudi 26 septembre, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Lamine Fofana, a donné des éclaircissements par rapport au retard pris par le procès des évènements survenus au stade du 28 septembre de Conakry, il y a maintenant dix ans.

Après avoir, en son nom, celui du gouvernement et du président de la République, présenté ses regrets aux victimes et à leurs proches, il a de prime abord, estimé que : « Je vous garantis que dès lors où ces deux conditions seront réunies, rien ne s’opposera à la tenue du procès. Ça, les victimes peuvent être rassurées ».

Au sujet de l’ombre d’une contingence politique qui planerait sur le procès, il a catégoriquement rétorqué que : « Je ne suis pas d’accord, les contingences politiques ne sont jamais apparues dans les choses. La preuve, il y a des inculpés qui ne sont pas sur le territoire, mais on a envoyé une commission rogatoire avec des juges qui se sont déplacés, pour aller les entendre à l’étranger, et le dossier est ficelé. Il n’y a aucune contingence politique qui peut entraver la tenue de ce procès ».

Puis il poursuit sur les conditions à remplir en disant que : « Les deux conditions, c’est la réalisation du lieu de la tenue du procès, et je vous ai rappelé, et vous êtes d’accord avec moi, que les salles d’audience de Conakry ne permettent pas la tenue de ce procès. A plus forte raison, si on l’envoyait ailleurs. Donc, il va falloir mettre en place une salle d’audience digne de ce nom, qui va abriter ce procès. La deuxième condition, je vous dis que c’est la préparation psychotechnique, du personnel judiciaire. Pas des magistrats seulement, mais de l’ensemble du personnel, qui seront chargés de conduire ce procès. Ils sont nombreux ; il y a les magistrats, les greffiers, les huissiers, le personnel de sécurité, la communication. Il faut prendre en compte de tout cela. Tout cela va être évalué, budgétisé, ça c’est le rôle des financiers. Le budget initial qui avait été dégagé par le comité de pilotage n’est qu’indicatif. On n’avait pas pris en compte tous ces nouveaux éléments qui sont venus s’ajouter. Après tout cela, cela sera présenté au gouvernement et à ses partenaires, pour le démarrage du procès. Je vous assure que ça sera suivi d’effets, parce que nous avons des partenaires sûrs ».

Il ajoute ensuite que : « Ne me demandez pas la date. Il faut remplir ces conditions d’abord, après on parlera de la date. Cela a attendu dix ans, ce que j’ai dit à leurs excellences les ambassadeurs ; oui faut aller vite. J’ai dit, mais ce qui a attendu dix ans, peut attendre quelques mois ».

Le ministre de la Justice a aussi argumenté que : « Il faut protéger les témoins, les victimes ; il y a au moins 500 victimes, 400 témoins qu’il faut entendre, qu’il faut mettre en mouvement. Tout cela mérite une préparation méthodique. On ne doit pas manquer de rigueur. L’instruction a pris du temps, parce qu’il fallait recenser toutes les victimes, recenser les témoins, les dossiers sont là en place, par le juge d’instruction. Ils seront tous convoqués. Ceux qui sont morts seront représentés par leurs ayants droit, parce qu’ils vont certainement demander réparations. Donc, il faut mettre en place un fonds de réparations, parce que ces victimes s’attendent à des réparations. Je peux vous rassurer que si même les bâtiments, par extraordinaire, pouvaient être réalisés au mois de janvier et toutes les conditions réunies, le procès sera tenu ».

Enfin, Mohamed Lamine Fofana a informé que : « Nous sommes en train de choisir des magistrats, le choix est en cours. Je crois que vous êtes d’accord avec moi, que le choix sera fait, trié sur le volet comme on le dit. Nous choisirons les meilleurs de nos magistrats pour les représenter à l’animation de ce procès. Il y a aura beaucoup de magistrats, parce qu’il y aura, si vous voulez, trois chambres qui seront constituées. Il y a des chambres, on va faire une ad hoc d’instruction, qui sont à coté, c’est-à-dire les point litigieux ou les points confus qui vont apparaitre à l’audience, on ne peut pas être seulement à discuter, on peut les renvoyer à cette chambre, qui va statuer et renvoyer devant le tribunal sans perdre de temps (sic) ».

Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com

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